Campagne à La Chaux-de-Fonds contre le nourrissage des pigeons

Pas ailleurs, les pigeons trop nourris se développent trop, engendrant maladies et déprédations. "Avec cette nourriture qui n'est pas appropriée, on va avoir plus de pigeons mais en moins bonne santé", explique Valéry Uldy, président du cercle naturaliste des montagnes neuchâteloises, qui soutient cette campagne de sensibilisation. "Des pigeons trop nourris, c'est des pigeons qui se développent beaucoup, donc en arrêtant le nourrissage des pigeons, on va aussi arrêter le développement des naissances", espère Raymond Porret, inspecteur sanitaire à La Chaux-de-Fonds

Quand les pigeons sont trop nombreux, la ville doit les réguler: "A La Chaux-de-Fonds, on régule les pigeons par des tirs en majorité. Et puis on les prend par trappage et il faut les euthanasier, alors que si ça se fait naturellement, c'est la nature qui fait le travail", explique Raymond Porret.

Nourrir les pigeons est interdit dans la plupart des villes suisses. Si elles souhaitent réguler leurs populations de pigeons, c'est parce que leur trop grand nombre engendrent des salissures et déprédations sur les bâtiments à cause de leurs fientes acides. Mais aussi parce que leur regroupement favorise les transmissions de maladies entre eux, et plus rarement à l'homme (salmonellose, puces).

Grippe mortelle en décembre

C'est ce qui est arrivé cet hiver aux pigeons chaux-de-fonniers, victimes d'une grippe qui n'a touché que leur espèce. L'occasion de lancer cette campagne de sensibilisation: "Notre population de pigeons a été dévastée, on estime qu'on a perdu jusqu'à 60% de cette population. Et à l'heure actuelle, on est vraisemblablement sur la population idéale pour une ville comme la nôtre", explique Théo Huguenin-Elie, conseiller communal. L'édile espère que la ville ne devra pas en arriver là, mais une amende est prévue pour les récidivistes qui déposeraient leur pain dans un parc, par exemple 300 francs pour littering.

Le pigeon biset, qui prolifère dans nos villes, peut pondre toute l'année, contrairement à la plupart des autres espèces. "Généraliste", le pigeon se nourrit normalement de graines et de vers de terre, mais s'adapte volontiers au milieu urbain "Il a été domestiqué pendant 4000 ans, puis est revenu à un état sauvage, mais il est resté près de nous, où il trouve facilement de la nourriture", explique Valéry Uldry. Ne pas les nourrir pousserait les pigeons à trouver eux-mêmes leur nourriture, et à retourner dans les espaces verts.

Léa Jelmini/jfe