L'extinction de l'éclairage public sur les passages piétons fait débat

Seuls les cantons de Genève, du Jura et de Berne n'exigent pas un éclairage systématique, mis à part sur certaines routes,notamment celles à forte densité.

Des communes réfractaires

Dans le canton de Neuchâtel, plusieurs communes ont décidé d'éteindre leurs éclairages publics, mais c'était sans compter sur une directive du Conseil d'Etat qui les met en garde. En cas d'accident sur un passage piéton non éclairé, le conducteur d'un véhicule pourrait les considérer comme étant responsables d'un aménagement défectueux.

Interrogé dans le 19h30, l'ingénieur cantonal Nicolas Merlotti explique l'avis de droit émis par l'Université de Neuchâtel: "S'il devait y avoir un accident sur un passage piéton non éclairé, le propriétaire de la route, respectivement l'autorité qui réalise l'aménagement, pourrait être interpellé et même être condamné".

Une diminution des charges insuffisantes

Cette directive complique les projets d'extinction d'éclairages publics. A Valangin, on éteint la lumière depuis 2015. Les autorités du village réfléchissent pourtant à faire marche arrière. "D'un point de vue technique, ça nous demande une adaptation qui a un coût réel par rapport à l'extinction de l'éclairage public", explique la présidente de l'exécutif communal, Aurélie Widmer.

A Valangin, éteindre les lampadaires entre 1 heure et 5 heures du matin permet une économie d'énergie de 20% soit une diminution de charge de 120.- francs par mois. C’est insuffisant pour rentabiliser l’investissement de plusieurs dizaines de milliers de francs dans l'installation de relais électriques qui permettraient de garder un éclairage sur les passages piétons.

Un député en croisade

Du côté des Verts, c'est l'incompréhension. En août, le député PopVertSol Laurent Debrot, en croisade contre les passages piétons éclairés, s'est installé toute la nuit face l'un d'eux sur la commune de Val-de-Ruz (NE). Son but était de comptabiliser les utilisateurs.

>> Voir l'interview de Laurent Debrot :

Quelques minutes avant minuit, il n'a croisé qu'un promeneur avec son chien, puis plus personne. "Ça m'interroge sur la compréhension du Conseil d'Etat sur la proportionnalité de ses décisions. Imposer à une commune d'éclairer toute la nuit un passage piéton qui n'est potentiellement pas utilisé, pour moi, ça n'a pas de sens".

Miroslav Mares/jfe