Dans les grandes villes, les classiques places du marché peuvent suffire à rencontrer la population le samedi matin. Ce n'est en revanche pas le cas dans les villages, où les centres sont moins fréquentés, parfois même désertés.
La déchetterie devient alors un lieu de contact privilégié par les candidats aux élections fédérales. Dans le canton de Neuchâtel, la RTS a rencontré quelques candidats du PS et du PLR respectivement dans les déchetteries de Corcelles-Cormondrèche (4500 habitants) et des Geneveys-sur-Coffrane (environ 1500 habitants).
Réunis autour de stands offrant une petite restauration, les membres du parti tentent d'attirer l'attention de citoyens aux bras chargés de déchets, plus ou moins réceptifs.
Recueillir les préoccupations
Pour Baptiste Hurni, candidat PS au National, "la déchetterie est le meilleur endroit dans les plus petits villages" le samedi matin. Selon lui, "les gens ont un peu plus le temps pour discuter et c'est là qu'on recueille vraiment [leurs] préoccupations".
Il arrive que plusieurs partis se retrouvent simultanément dans la même déchetterie. "C'est assez rigolo, il y en a un qui prend le quartier du carton et puis l'autre le quartier du verre", plaisante le socialiste.
Le candidat PLR au National Andreas Jurt pense lui aussi que la méthode marche, "si vous avez un bon programme, êtes à l'écoute de la population et démontrez après, quand vous êtes à Berne, que ce n'est pas seulement du 'blabla'".
L'absentéisme, premier cheval de bataille
Reste qu'avant de convaincre les citoyens de voter pour un parti ou un autre, le premier cheval de bataille de tout militant politique est l'abstentionnisme.
"Par notre présence, on rend attentif au fait qu'il y a une élection et, sait-on jamais, ça va peut-être provoquer l'envie chez certains d'aller voter le 20 octobre", avance Anne Macherel Rey, conseillère générale PS à Corcelles-Cormondrèche.
Du côté des usagers de la déchetterie, les avis sont mitigés. "C'est une bonne idée (...) pour les personnes, comme moi, qui ne passent pas spécialement de temps à essayer de comprendre (...) les différents partis...", a réagi une interlocutrice peu intéressée par la politique, selon ses dires.
A l'inverse, la présence de candidats à la déchetterie ne suffira pas à susciter l'intérêt d'un autre citoyen interrogé par la RTS, qui "vote de temps en temps" et ne pense pas participer aux fédérales.
En 2015, le taux de participation dans le canton de Neuchâtel était de 42,3%, inférieur au niveau fédéral (48,4%).
Deborah Sohlbank / ptur