La Chaux-de-Fonds pourrait laisser l'élection de son exécutif au législatif

Les citoyens de La Chaux-de-Fonds doivent dire le 24 novembre qui, du peuple ou du législatif, doit élire l'exécutif communal. La votation divise les partis et suscite des alliances inhabituelles.

La métropole horlogère élit tous ses dirigeants au suffrage universel depuis 2003, mais la majorité du législatif aimerait qu'on lui redonne son mot à dire sur le choix des candidats.

L'espoir est d'éviter ainsi de nouveaux problèmes de personnes au sein de l'exécutif après les conflits internes et les départs parfois fracassants de Jean-Charles Legrix, Pierre-André Monnard ou Michel Barben.

Certains espèrent éviter ces "affaires" à l'avenir grâce à un meilleur casting des cinq conseillers communaux. Le peuple se contenterait de voter pour des partis et le Conseil général choisirait les noms des cinq exécutants.

"Rééquilibrer les pouvoirs"

Pour le chef du groupe POP Julien Gressot, il s'agirait d'un rééquilibrage des pouvoirs en faveur du législatif. "C'est vraiment les idées qui font avancer une collectivité, surtout à un niveau communal, plutôt que des têtes qui seraient très visibles, qui auraient éventuellement beaucoup d'argent pour faire campagne", explique-t-il mardi dans La Matinale. "C'est aussi une manière de biaiser la démocratie de permettre ça."

Défenseur lui aussi de ce rééquilibrage, le chef du groupe PLR Christophe Ummel y voit aussi la fin des élections "people": "C'est sûr que ça serait moins excitant, mais est-ce que c'est vraiment le but", s'interroge-t-il. "Le but n'est pas de faire de la sensation, mais de produire un système qui fonctionne bien et qui fait avancer la collectivité."

"Défendre les intérêts du peuple"

La gauche radicale et le PLR sont unis dans cette bataille face au Parti socialiste et à l'UDC, qui s'opposent au changement. "Certains partis souhaitent défendre les intérêts du peuple et d'autres partis préfèrent que le petit copinage se fasse entre eux", explique le président de l'UDC de La Chaux-de-Fonds Thierry Brechbühler.

"On pourrait se retrouver avec des personnes qui n'étaient même pas sur la liste du Conseil général élues au sein de l'exécutif alors qu'elles n'auront pas forcément eu l'aval du peuple", fait-il remarquer.

Le système choisi par les Chaux-de-Fonniers s'appliquera dès les prochaines élections communales neuchâteloises en juin 2020.