Entièrement détruite après les intempéries du 21 juin qui avaient frappé l'est du Val-de Ruz, la route Villiers-Le Pâquier, longue d'un peu plus de deux kilomètres, a été rouverte en début d'après-midi.
Avant sa fermeture, quelque 2500 automobilistes utilisaient quotidiennement cet axe reliant le fond du Val-de-Ruz à l'autoroute, mais aussi Chasseral et le vallon de St-Imier, dans le Jura bernois, à Neuchâtel. Cette route est aussi indispensable pour l'exploitation des téléskis du Crêt-du-Puy et des Bugnenets-Savagnières.
Quatre mois de travaux titanesques
Confirmant que cette route est importante pour la région, les autorités cantonales ont tenu à marquer officiellement cette réouverture avec une petite cérémonie. Se sont notamment exprimés le conseiller d'Etat Laurent Favre, en charge du département territorial et de l’environnement, et Anne-Christine Pellissier, présidente du Conseil communal de Val-de-Ruz.
Les travaux ont été tout simplement titanesques: quatre mois et demi ont été nécessaires pour remettre en état cette route, pour un coût de 7 millions de francs.
Il a tout d'abord fallu évacuer tous les matériaux charriés par la crue, que ce soit le macadam, les rochers et les arbres. Ensuite, ce sont le lit et les berges du cours d’eau, le Ruz-Chasseran, qui ont dû être réaménagés, ce qui veut dire 300 mètres de murs de soutènement auxquels on a ajouté 1,5 km d'enrochements sur plusieurs niveaux. Tout cela avant de pouvoir reconstruire la route et poser des glissières de sécurité sur plusieurs centaines de mètres.
Difficile d'absorber une telle crue
Reste qu'il est difficile de prendre des mesures pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise. Selon le chef du Service cantonal des ponts et chaussées, Nicolas Merlotti, la crue a creusé un lit tellement profond par endroits qu’il a fallu le rehausser. Il n'y avait donc pas beaucoup à faire pour garantir un meilleur gabarit.
Il est impossible à ses yeux de procéder à des travaux supplémentaires pour absorber une nouvelle crue de cette ampleur. Son débit était de 18 m3 par seconde le 21 juin et on ne peut pas absorber une telle quantité d’eau vu la configuration des lieux.
En revanche, des mesures d’entretien du cours d’eau doivent être réalisées régulièrement afin d’éviter une catastrophe telle que l’a vécue le Val-de-Ruz il y a cinq mois.
Durant le violent orage qui s'était abattu durant cette nuit-là, il était tombé l'équivalent d'un mois de pluie en trois heures. Une personne avait perdu la vie et trois avaient été blessées. Le montant total des dégâts est estimé à 30 millions de francs.
Gaël Klein/boi