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Les baby-boomers contribuent à l'engorgement des hôpitaux romands

Les hôpitaux romands sont de plus en plus engorgés. En cause, le vieillissement de la population.
Les hôpitaux romands sont de plus en plus engorgés. En cause, le vieillissement de la population. / 19h30 / 2 min. / le 20 décembre 2019
Comme le révèle une enquête du bureau neuchâtelois de la RTS, les hôpitaux romands sont de plus en plus engorgés hors des pics habituels de grippe hivernale. Le vieillissement de la population serait une des causes de ce phénomène qui inquiète les soignants.

Sous pression, l'Hôpital neuchâtelois a, par exemple, dû prendre des mesures urgentes ces derniers mois en ajoutant une trentaine de lits stationnaires, principalement occupés par des personnes âgées avec des pathologies multiples.

Au point que le maître mot est "improvisation" en ce moment, comme le confirme le directeur adjoint des soins au Réseau hospitalier neuchâtelois, Pascal Schmitt: "Nous devons ré-engager des personnes pour pouvoir assurer ces soins. Il est difficile aujourd’hui d’engager des médecins. Des infirmières également pendant les périodes de fêtes. C’est pourquoi nous faisons appel aux agences intérimaires."

Système à revoir

Et Neuchâtel est loin d'être un cas unique, puisque sur la quinzaine d'établissements romands, sept affichent désormais des taux d’occupation élevés, quasi toute l'année.

Il y a certes le vieillissement de la population mais aussi la réduction du nombre de lits ces dernières années, une conséquence de la LAMaL. Une loi sur l'assurance maladie obligatoire qui montre désormais ses limites aux yeux du ministre neuchâtelois de la Santé, Laurent Kurth: "Hier, un hôpital était lié au nombre de lits qu’il offrait. Que le lit soit plein ou vide, il était financé. Mais il était à disposition. On peut juger peu efficace d’avoir des lits qui restent vides, mais on voit que quand on en n'a plus un seul, on n'a plus de marge dans le système et on est en difficulté pour répondre à des périodes de pics".

>> Lire aussi : Supprimer les lits d'hôpitaux superflus en Suisse, une mesure qui divise

A terme, pour désengorger l’hôpital, le canton compte ouvrir de nouvelles structures d’accueil temporaires.

Reste que, d'ici 20 ans, la population de plus de 80 ans devrait plus que doubler, en Suisse, et c’est donc l’entier du système de santé qui doit être repensé.

>> Olivier Ferrari, spécialiste des fonds de pension, revient sur le problème imminent du vieillissement de la population :

Olivier Ferrari, spécialiste des fonds de pension, revient sur le problème imminent du vieillissement de la population.
Olivier Ferrari, spécialiste des fonds de pension, revient sur le problème imminent du vieillissement de la population. / 19h30 / 2 min. / le 20 décembre 2019

Julien Guillaume/pym

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Plus de 100% d'octogénaires en plus en 2040

En 2018, il y a eu 11'622'542 journées de soins dans les hôpitaux suisses pour l’ensemble de la population. Pour les patients entre 65 et 79 ans, il y a eu 3' 128' 996 journées de soins, ce qui fait un taux de 27%. En tout, 2' 571'770 journées de soins concernaient les patients âgés de 80 ans et plus, soit un taux de 22%.

Au 31 décembre 2018, il y avait en Suisse 443'652 résidants permanents de 80 ans ou plus. Selon le scénario de référence de l'Office fédéral de la statistique (OFS), il y aura 902'794 résidants permanents de 80 ans ou plus en 2040. Cela représente un accroissement de 103%.