Finis les cours d'allemand traditionnels, place à la gymnastique ou aux sciences naturelles enseignées dans la langue de Goethe. Lancé en 2011, le projet Prima fait de l'allemand une langue d'échange et de communication plutôt qu'une discipline scolaire.
Aujourd'hui, près de 700 élèves du canton apprennent l'allemand en immersion. Avec son concept cantonal de l'enseignement des langues adopté fin 2019 par le Parlement, Neuchâtel ambitionne d'offrir un atout à l'ensemble de ses élèves d'ici 2036.
"Pour nous, l'objectif est de donner la possibilité à nos élèves, donc les futurs adultes, de pouvoir entrer sur le marché du travail avec un atout supplémentaire, c'est-à-dire de maîtriser la langue allemande", explique Monika Maire-Hefti, cheffe du département de l'éducation et de la famille.
Meilleurs résultats en anglais
Les élèves en classe Prima sont suivis par des chercheurs qui ont remarqué que ceux-ci obtiennent de meilleurs résultats. En allemand, bien sûr, mais aussi en mathématiques ou en anglais. Et bien qu'ils apprennent cette dernière langue de manière "traditionnelle", ils ont en huitième année le niveau d'un élève de neuvième.
"Les compétences bilingues qui se mettent en place à travers l'allemand ressurgissent ensuite dans le travail en anglais. Donc le bilinguisme profite à toutes les langues qui vont arriver dans le système scolaire et dans la vie de manière générale", assure Laurent Gaio, directeur de l'Ecole de langue et de civilisation de l'Université de Genève.
Prima pour tous en 2036, cela semble loin. Surtout que la demande des parents est forte, mais il faut que cela suive du côté des enseignants. Les deux hautes écoles pédagogiques HEP-BEJUNE et PHBerne ont ainsi monté une filière bilingue, dont la première volée, comprenant 30 enseignants, sera prête pour la rentrée 2021.
Deborah Sohlbank/gma