Les deux commissions indépendantes de la Loterie romande (LoRo) garderont toute la compétence pour répartir l'intégralité de ses bénéfices, comme le réclamait une motion urgente des groupes socialiste, PopVertsSol et Vert'libéral-PDC.
En adoptant largement ce texte mercredi matin, les députés neuchâtelois ont exprimé leur soutien au système actuel, estimant qu'il garantit neutralité et proximité.
Une mesure de précaution inutile pour le ministre socialiste Jean-Nat Karakash, lequel a affirmé que le Conseil d'Etat n'avait pas l'intention de changer ce système qui fonctionne.
Système en réorganisation
De nombreuses initiatives d'utilité publique dépendent des subsides reversés grâce aux bénéfices des jeux d'argent.
Dans le canton de Neuchâtel, plus de 15 millions de francs sont reversés chaque année par la LoRo à des projets culturels, sociaux, éducatifs, sportifs, etc.
Or le système est en réorganisation. A la suite de l'adoption en 2018 de la Loi sur les jeux d'argent (LJar), une nouvelle convention romande sur les jeux d’argent (CORJA) a été signée en janvier.
Et une disposition -ajoutée au texte à la demande du canton du Jura- prévoit que le gouvernement cantonal peut prélever et répartir lui-même jusqu'à 30% des bénéfices de la loterie.
Chaque canton devant adapter sa législation sur les jeux d'argent d'ici la fin de l'année 2020, la crainte de certains était que le canton de Neuchâtel décide de s'octroyer cette possibilité.
>> Lire : Nouvelle convention sur les jeux d'argent dans les cantons romands
Le Conseil d'Etat se veut rassurant
"La pratique actuelle donne entière satisfaction. (...) Si le Conseil d’Etat devait prélever 30% des contributions LoRo, ce serait 5 millions de francs qui manqueraient pour soutenir des projets qui font vivre (toutes les régions du canton) au niveau culturel, sportif, touristique…", a notamment souligné la motionnaire socialiste Corine Bolay Mercier.
L'inquiétude montait aussi depuis plusieurs jours dans les milieux culturels et associatifs neuchâtelois. Le sujet avait d'ailleurs nourri les discussions de la dernière assemblée de la Fédération neuchâteloise des actrices et acteurs culturels, début février.
Face à ces préoccupations, le Conseil d'Etat s'est voulu rassurant. Jean-Nat Karakash a déclaré ne pas vouloir entrer dans "la dynamique d'attribution".
Il était néanmoins opposé à la motion car il viendra prochainement avec un rapport complet en vue d’harmoniser le système et ne voulait pas "saucissonner les débats".
Du côté des autres cantons, Genève et le Valais s'orientent également vers une loi d'application qui ne modifie pas la pratique actuelle.
Pauline Turuban avec ats