Les marchés pourraient bien faire leur retour dans nos villes, tout du moins les stands alimentaires, comme ceux des maraîchers. Après l'annonce de La Chaux-de-Fonds, d'autres souhaitent une mesure similaire dans tout le pays.
Selon une information de la RTS, un collectif national vient de se créer pour demander la même chose à tous les cantons suisses. Leur principale revendication: mettre fin à la discrimination et à l’inégalité de traitement entre les grands distributeurs et les marchands ambulants.
Un combat citoyen
C’est l’histoire d’un combat citoyen porté par un ancien fonctionnaire de l’Office fédéral de la santé publique, Claude Bezençon, sociologue de la santé et de l’environnement. Après avoir étudié dans le détail les ordonnances fédérales relatives au COVID-19, le Chaux-de-Fonnier a mis en lumière que "les étalages de denrées alimentaires sur le marché sont considérés comme des magasins d’alimentation et donc exemptés de l’interdiction de vente tant que les règles de distanciation sociale sont respectées. Ils peuvent donc être traités sur un pied d’égalité avec les magasins d’alimentation et les supermarchés".
Fort de cet argument juridique, ce citoyen a interpellé par courriel les autorités chaux-de-fonnières et le responsable de la sécurité publique, le conseiller communal UDC Marc Arlettaz. Avec succès.
Lors de sa réunion hebdomadaire de mercredi, l’exécutif de la métropole horlogère a décidé une réouverture partielle. En tout, neuf emplacements, répartis dans cinq endroits de la ville. "La conséquence d’une dizaine d’échanges de courriels avec l’autorité qui a démontré au final une belle ouverture d’esprit et un réactivité louable", se réjouit Claude Bezençon dans le 19h30. Les producteurs locaux et les maraîchers vont pouvoir à nouveaux écouler leurs produits dès la semaine prochaine à La Chaux-de-Fonds.
Une dimension nationale
Le combat du sociologue chaux-de-fonnier prend aujourd’hui une dimension nationale. Un réseau national s’est constitué. De Genève à Zurich, en passant par Berne, Lausanne, Fribourg, Bâle et Lenzbourg, le collectif demande à "tous les cantons d’appliquer les instructions du Conseil fédéral afin que les agriculteurs locaux puissent fournir à la population des produits sains et régionaux".
Des associations telles qu’Uniterre, Slow Food et La Semaine du goût adhérent à la revendication et appellent villes et cantons à appliquer les directives fédérales.
Olivier Kurth/Olivier Kohler/boi