Les pouvoirs extraordinaires du Conseil d'Etat prolongés à Neuchâtel

Depuis le 18 mars, le Conseil d'Etat neuchâtelois est habilité à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger la population, en vertu de l'article 75 de la Constitution cantonale.

L'article prévoit "qu'en cas de catastrophe ou d'autres situations extraordinaires et si le Grand Conseil ne peut exercer ses compétences, le Conseil d'Etat prend toutes les mesures nécessaires pour protéger la population".

Large consensus entre les partis

Cette situation extraordinaire de pouvoirs élargis du Conseil d'Etat est "d'une grande singularité et c'est même une première. Il faut donc faire usage de toutes les précautions, car nous constituons aussi des précédents", a déclaré le député socialiste Jonathan Gretillat.

Même son de cloche à droite: "Une limitation dans le temps nous paraît raisonnable" estime l'UDC Niels Rosselet-Christ, "il est aussi important que le Grand Conseil et le Conseil d'Etat renforcent leur collaboration."

Les députés ont donc accepté sans opposition un amendement conjoint PLR-PS demandant que le Conseil d'Etat informe régulièrement les différentes commissions. Le seul rapport prévu pour septembre est insuffisant, selon eux.

Ils ont toutefois largement refusé un amendement Vert'libéral-PDC qui exigeait que ce rapport figure à l'ordre du jour de la première session ordinaire, soit le 26 mai. Un délai "trop court" pour un tel rapport, a estimé la majorité des députés.

Retour à plus d'équilibre des pouvoirs

Président de l'exécutif, Alain Ribaux, a déclaré que cette session extraordinaire "est une étape réjouissante de retour à la normalité". "Je suis sensible à l'équilibre des pouvoirs", a-t-il ajouté, "cet article ne donne pas les pleins pouvoirs au Conseil d'Etat mais des pouvoirs élargis pour lui permettre une grande réactivité", a expliqué Alain Ribaux, expliquant qu'il y avait "de nombreux dossiers sur la table"

En raison de la situation sanitaire, le Grand Conseil a été délocalisé au Pavillon des sports de La Chaux-de-Fonds. Si la salle permet de conserver les distances nécessaires entre chaque député, elle n'est pas équipée pour le vote électronique. Les députés ont ainsi dû se lever pour exprimer leur voix.

Le public n'a pas pu pas se rendre à cette session et les journalistes ont été installés dans une salle annexe.

>> Voir le reportage du 12h45 sur la reprise du Grand Conseil. :

ats/jop