"Après deux tentatives infructueuses en 2018 et 2019", un couple d'aigles royaux a reconstruit un nid en 2020 dans un épicéa. Il a élevé un jeune qui devrait s’envoler vers mi-juillet, ont indiqué lundi à La Chaux-de-Fonds les deux ornithologues Jean-Daniel Blant et Bernard Claude.
Après avoir été exterminé dans le canton à la fin du 18e siècle, l'aigle royal est de retour dans la chaîne jurassienne. Il s'agit de la troisième nidification prouvée dans le Jura, après celles signalées dans les cantons de Soleure et de Berne (région de Chasseral). Quelques couples nichent également sur territoire français.
Pour voir comment les aigles pourraient cohabiter avec les éoliennes, 15 journées d’observation ont été réalisées simultanément en 2019 et 2020 sur les périmètres des futurs parcs éoliens de la Montagne de Buttes (NE), de Grandsonnaz (VD) et de Provence (VD). Elles ont permis de cerner les déplacements et les comportements du couple tout au long de l'année. Une caméra a filmé aussi en temps réel les départs et arrivées des oiseaux au nid.
Des campagnols, des lièvres et même des chats au menu
Les premiers résultats montrent que les aigles exploitent les fonds de vallons et les versants forestiers parsemés de grandes clairières, où ils capturent campagnols, hermines, lièvres, renardeaux et même des chats de ferme. Les périmètres des futurs parcs éoliens sont survolés occasionnellement, souvent à haute altitude, mais le suivi n’a, pour l’instant, pas mis en évidence une utilisation régulière de ces sites.
Les ornithologues ont ajouté que pour "assurer l’installation durable de l’espèce dans la région, les sites de nidification doivent pouvoir jouir d’une protection forte, l’espèce étant très sensible aux dérangements à proximité de son aire. Par ailleurs, dans le cas où des conflits entre l’aigle royal et des éoliennes seraient mis en évidence par le suivi, des mesures seront prises par les développeurs afin d’en réduire la portée (déplacement d'éoliennes problématiques, arrêt des machines, etc).
ats/ddup