Les autorités cantonales neuchâteloises ont fait le point vendredi en fin d'après-midi devant la presse à Colombier. La fermeture des plages reste valable entre Colombier et l'embouchure de l'Areuse, où les problèmes ont été constatés, et la baignade est déconseillée tout le long du littoral neuchâtelois, ont-elles confirmé.
Cause des décès confirmée
L'hypothèse d'un poison déposé de manière malveillante est clairement écartée. Les dégâts auraient pu être bien plus importants au vu du nombre de promeneurs au bord du lac mercredi et jeudi. "Les orages annoncés à partir de samedi pourraient contribuer à régler le problème, en brassant l'eau, a dit le chimiste cantonal Yann Berger.
Le cas est unique de "mémoire de spécialiste", a relevé Yves Lehmann, chef du Service de l'énergie et de l'environnement (SENE), parlant de 20 ans au moins. De couleur sombre, ressemblant à une crotte d'animal, l'algue bleue peut allécher un chien, tenté de la manger. Pour l'analyse, un prélèvement d'un dixième de cheveu a été utilisé.
Ni explications ni antidote
Un cas sans neurotoxines était survenu il y a deux ans dans le lac des Taillères (NE), a rappelé Yves Lehmann. Pour Colombier, "il n'y a pas d'explications quant à savoir pourquoi maintenant et ici", si ce n'est le lac très chaud et les eaux calmes, facteurs qui favorisent la montée en surface d'algues bleues très gélatineuses.
"Il n'y a pas d'antidote", a expliqué Corinne Bourquin, vétérinaire cantonale adjointe. Les problèmes surviennent dès la sortie de l'eau pour le chien, sous la forme d'ataxie, soit une perte d'équilibre. La mort est rapide, via une incapacité de respirer. Sinon, il faut essayer d'aller au plus vite chez un vétérinaire, sans garantie.
Laurent Kaufmann, médecin cantonal adjoint, s'est voulu rassurant en ce qui concerne l'homme. Une seule consultation est à signaler, même si beaucoup de personnes ont téléphoné à l'hôpital pour s'informer. "Avec les mesures prises, il ne devrait pas y avoir de problèmes", a-t-il ajouté.
ats/oang
Baignade déconseillée sur les rives vaudoises et fribourgeoises
Les cantons de Vaud et de Fribourg mettent aussi en garde les baigneurs et propriétaires d’animaux, suite à la fermeture de plages du canton de Neuchâtel.
Bien qu’aucun cas d’intoxication similaire n’ait été signalé à ce jour dans la partie vaudoise du lac de Neuchâtel (êtres humains ou animaux), le chimiste cantonal vaudois déconseille la baignade dans un certain nombre de lieux.
Sont concernées les plages des communes de Cudrefin, Chevroux, Yvonand, Cheseaux-Noréaz, Yverdon-les-Bains, Grandson, Onnens, Corcelles-près-Concise et Concise.
Le Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires du canton de Fribourg fait de même, par mesure de précaution. "Les groupes à risques sont les animaux principalement, mais il est prudent de porter attention à toute personne pouvant ingérer cette bactérie (par exemples les jeunes enfants)", écrit-il.
Symptômes et précautions
Les cyanobactéries ou algues bleues se développent lorsque les lacs se réchauffent. Le phénomène est connu par exemple outre-Sarine dans les lacs de Zurich, de Baldegg (LU) et de Greifen (ZH). Elles produisent des substances susceptibles d'intoxiquer une personne ou un animal qui avale de l'eau.
Les symptômes se manifestent également par des vomissements ou de la diarrhée. Les troubles neurologiques peuvent conduire au décès de l'individu.
L'une des substances émises par les cyanobactéries est la microcystine, selon l'Institut fédéral pour l'étude de l'eau (Eawag).
Pour les humains, les petits enfants, qui peuvent parfois porter à leurs bouches des objets, et les nageurs représentent le principal groupe à risque. En cas de suspicion d'ingestion, il faut se rendre sans délai à l'hôpital ou consulter un médecin, conseille la Police neuchâteloise.