Retour à la normale à Neuchâtel, après un pic de délinquance cet été

L'opération a permis de recenser 189 individus, dont les deux tiers sont récidivistes. "Un auteur compte 27 affaires à lui tout seul", a déclaré mardi à Neuchâtel le commissaire Fabio Benoît de la police judiciaire. La grande partie des délinquants provient d'Algérie.

"On aimerait que la Confédération fasse pression sur le gouvernement algérien pour qu'il reprenne ses délinquants", a expliqué Alain Ribaux, conseiller d'Etat en charge de la sécurité. La proximité du centre d'asile de Perreux explique une partie des cas seulement car un certain nombre de délinquants appréhendés n'étaient pas enregistrés comme requérant, a-t-il ajouté.

Le pic des infractions est intervenu à mi-juillet avec 88 cas durant la semaine. Le nombre de vols avec violence s'est élevé à 42 sur le mois de juillet, contre quatre cas en moyenne mensuelle les quatre années précédentes. Dans le détail, 580 vols à la tire, à l'arraché, à l'astuce, par effraction ou par brigandage, ont été enregistrés depuis juin, dont les 80% sont dus à ce phénomène.

"Attitude odieuse"

L'opération a nécessité la présence de 229 policiers engagés sur le terrain. Elle a été rendue difficile "de par la violence des auteurs et par le contexte délicat avec le mouvement Black Lives Matter où la police pourrait être accusée de commettre des discriminations et de s'acharner sur des communautés", a expliqué Pascal Lüthi, commandant de la police neuchâteloise.

"Face à l'attitude odieuse des délinquants, la police a agi avec un sang-froid et un professionnalisme remarquable", a ajouté Alain Ribaux. Dans le détail, 88 ordonnances pénales ont été rendues, dont 38 avec peines privatives de liberté fermes. Pour les cas les plus graves, onze affaires sont en cours d'instruction et cinq détentions préventives ont été ordonnées.

De faux mineurs

Une dizaine d'ordonnances pénales a aussi été remise pour des mineurs. L'identification des suspects n'a pas été simple. "Sur 36 recherches pour des mineurs, 18 ne l'étaient pas. Certains étaient Français et se faisaient passer pour des Algériens", a expliqué Fabio Benoît.

La police a relevé que son action ciblée - qui a débuté le 6 juillet - a permis un retour à la normale du volume des vols depuis le 10 août, avec 40 cas par semaine. Une partie de la population a eu le sentiment que les auteurs d'infractions pourraient rester impunis et a voulu faire régner l'ordre, a expliqué Alain Ribaux.

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"La justice de Far West n'a pas sa place", a précisé Pascal Lüthi. Le commandant de la police a ajouté que ces justiciers provenaient notamment des milieux hooligans neuchâtelois. Une enquête est en cours pour intimidation et menaces notamment.

ats/ebz