Les députés neuchâtelois approuvent une loi sur l'énergie ambitieuse

Les députés neuchâtelois ont été parmi les premiers politiciens suisses, mardi, à ferrailler masqués. Après trois sessions au Pavillon des sports de La Chaux-de-Fonds, les membres du Grand Conseil ont siégé mardi après-midi dans leur salle au Château de Neuchâtel. La seule exception au port du masque obligatoire est pour les personnes qui s’exprimeront à la tribune, où un plexiglas protecteur a été installé.

En présence de deux conseillers d'Etat, les députés ont validé la nouvelle loi sur l'énergie, qui a comme objectif la société à 2000 watts en 2050. "Plusieurs années de travaux aboutissent ce soir avec un projet pragmatique et ambitieux", a déclaré Laurent Favre, chef du Département du développement territorial et de l'environnement. L'objectif cantonal est de réduire les émissions de CO2 de 60% pour 2035. Les gaz à effets de serre devraient être réduits de 80%.

Éviter le référendum

"Il faut éviter de tomber dans le dogme et provoquer un potentiel référendum", avait expliqué Laurent Favre lors de l'ouverture des débats. Le conseiller d'Etat avait rappelé que les Bernois et les Soleurois ont rejeté une nouvelle loi sur l'énergie dans les urnes.

Malgré cela, le Grand Conseil a approuvé certains amendements des socialistes et des Verts allant plus loin en termes d'exigences que la version du Conseil d'Etat. Au final, le texte a été approuvé par 84 voix contre 17, et six abstentions.

Plusieurs députés de droite, qui préféraient la version non amendée avec davantage de mesures incitatives et moins de normes contraignantes, se sont opposés au texte final. Dans le camp opposé, la députée de Solidarités Zoé Bachmann l'a aussi refusée, estimant que le texte n'était pas assez ambitieux.

Les communautés religieuses ne seront pas soumises au vote

Dans l'autre grand débat du jour, les députés neuchâtelois ont refusé dans la soirée que la reconnaissance des communautés religieuses soit soumise à référendum populaire. Ils ont décidé, par 59 voix contre 47, de ne pas modifier la Constitution neuchâteloise dans ce sens.

Le projet, impulsé par la droite, voulait que la population puisse s'exprimer sur ce sujet. Pour l'UDC Niels Rosselet-Christ, "les autorités ne doivent pas être les seules à décider. Les communautés religieuses sont dans le quotidien de la population par leur culte, leurs rites et leurs croyances".

Mais pour les opposants, un référendum aurait pu décourager une communauté à demander une reconnaissance par crainte d'une campagne "caricaturale". "Le but n'est pas de semer des embûches supplémentaires", a expliqué le député socialiste Thomas Facchinetti. "Nous voulons aller de l'avant dans la reconnaissance et faire preuve de tolérance, d'ouverture, mais sans naïveté", a-t-il ajouté.

Les députés vont poursuivre mercredi leur débat sur le sujet, l'entrée en matière sur la loi sur les communautés religieuses ayant été acceptée.

>> Voir le sujet du 12h45 :

ats/jop