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Contexte de crise sanitaire pour les élections communales neuchâteloises

Elections communales à Neuchâtel : quelle place pour chaque commune suite à la fusion ?
Elections communales à Neuchâtel : quelle place pour chaque commune suite à la fusion ? / 12h45 / 2 min. / le 13 octobre 2020
Initialement prévues le 14 juin, les élections communales neuchâteloises ont été repoussées en raison de la pandémie de coronavirus. C’est finalement le 25 octobre que les Neuchâtelois éliront leurs nouveaux représentants. Des élections aux enjeux variés, avec en toile de fond la crise sanitaire.

Quelle influence la crise du Covid-19 aura-t-elle sur les votes? Les Verts poursuivront-ils leur progression débutée lors des élections fédérales? Quels visages auront les nouvelles autorités de la future commune de Neuchâtel ou de la Chaux-de-Fonds? Ces différents enjeux trouveront des premières réponses le 25 octobre prochain.

NEUCHÂTEL: VERS UNE NOUVELLE COMMUNE FUSIONNÉE

Le 1er janvier 2021, les communes de Peseux, Corcelles-Cormondrèche, Valangin et Neuchâtel ne feront plus qu'une. Avec près de 45'000 habitants, la nouvelle commune deviendra la 3e ville de Suisse romande, et la 11e plus grande ville de Suisse. Cette fusion brasse les cartes et en fait l'un des enjeux de ces élections.

La représentation des petites communes

Principale question, quel poids joueront les représentants des anciennes communes dans cette nouvelle configuration? Ces quatre communes sont de taille variable: 500 habitants à Valangin, 5000 à Corcelles-Cormondrèche, 6000 à Peseux, mais surtout 34'000 à Neuchâtel, qui représente 75% des habitants de la nouvelle ville.

Seule garantie: au moins un siège par commune au législatif. Au total, 184 candidates et candidats se sont lancés dans la course pour les 41 places du Conseil général. Trente personnes habitent à Corcelles-Cormondrèche, 117 à Neuchâtel, 34 à Peseux et trois à Valangin.

"Il faudra faire attention que le village soit toujours représenté" estime Mireille Tissot-Daguette, candidate Vert'libérale et habitante de Peseux. "Il y a des projets qui nous tiennent à cœur, qui devront être réalisés, mais on devra aussi avoir une vision globale pour des projets d'envergure".

"Je pense qu'il y a une question de personnalité, en plus du parti, et éventuellement du village" imagine Didier Boillat, candidat PLR et habitant de Corcelles-Cormondrèche. "Ce serait sain qu'il y ait une juste répartition entre les villages".

Exécutif: un second siège pour Les Verts ?

Aujourd'hui, l'exécutif neuchâtelois est occupé par deux socialistes, deux libéraux-radicaux et une Verte. Tous se représentent, sauf le libéral-radical Fabio Bongiovanni. Le combat s'annonce donc serré. En tout, 8 femmes et 12 hommes vont se disputer cinq sièges. Douze vivent à Neuchâtel, six à Corcelles-Cormondrèche, deux à Peseux, aucun à Valangin.

Le PS espère aussi maintenir ses deux sièges en misant sur les deux sortants, mais il se méfie de l'impact des Verts. C'est que les Verts, alliés du POP et de SolidaritéS, ont beaucoup d'ambition pour cette élection. Ils comptent devenir le premier parti de la ville et vise un second siège à l'exécutif.

"On espère doubler notre représentation, que ce soit au conseil général ou au conseil communal" confirme Nicole Baur, candidate verte à l'exécutif. "Avec 41 personnes sur la liste, on a réussi à faire le plein et ça n'était jamais arrivé, on a aussi toujours plus de membres, on voit qu'il y a un mouvement qui facilite le recrutement".

Reste que leur sortante, Christine Gaillard, élue en 2011, est aujourd'hui dans la tourmente suite à la mauvaise gestion de l'un de ses services (>> Lire: Christine Gaillard se fait retirer le Service des bâtiments à Neuchâtel ). Avec quelles conséquences ?

Les Vert'libéraux comptent bien aussi profiter de la vague verte, ils présentent 36 candidats au législatif et visent une place à l'exécutif, avec notamment le président du parti cantonal Mauro Moruzzi et la députée Mireille Tissot-Daguette.

Le PLR compte bien aussi garder ses deux sièges. Le parti mise sur sa sortante, Violaine Blétry de Montmollin, ainsi que deux autres candidats de Neuchâtel et deux de Corcelles-Cormondrèche.

LA CHAUX-DE-FONDS : QUI POUR REDYNAMISER LA VILLE ?

A La Chaux-de-Fonds, le défi est différent. La ville perd des habitants et a récemment perdu sa place de 3eme ville de Suisse romande. En déficit d'image, elle s'est fait remarquer par quelques affaires et autre coup de communication maladroit (>> Lire: Un étrange troll pour un drôle de buzz à La Chaux-de-Fonds ). Sans compter une économie horlogère touchée de plein fouet par la pandémie. Résultat: ces élections semblent jouer le rôle de carrefour politique.

>> Voir le sujet du 12h45 sur les enjeux à La Chaux-de-Fonds :

Canton de Neuchâtel : les élections communales arrivent. La Chaux-de-Fonds redistribue les cartes
Canton de Neuchâtel : les élections communales arrivent. La Chaux-de-Fonds redistribue les cartes / 12h45 / 2 min. / le 16 octobre 2020

Exécutif: le siège laissé vacant par l'UDC suscite les convoitises

Alors qui pour relever ce défi? De l'exécutif actuel, deux sièges sont libérés par la droite: l'UDC Marc Arlettaz et la libérale-radicale Sylvia Morel s'arrêtent. Reste trois sortants: les socialistes Théo Huguenin-Elie et Katia Babey et le POP Théo Bregnard.

Le siège de l'UDC est particulièrement convoité. En difficulté depuis les élections cantonales de 2017 où il avait perdu près de la moitié de ces députés, le parti a aussi été affaibli par des histoires de personnes et la perte de son unique siège à Berne lors des élections fédérales (>> Lire: La Verte Céline Vara élue aux Etats et la gauche progresse au National).

A La Chaux-de-Fonds, il ne présente qu'un candidat à l'exécutif. Le siège suscite donc les convoitises du PLR et des Vert'libéraux à droite. Ces derniers, comptent bien bénéficier de l'intérêt de la population pour les questions environnementales pour se faire une place à l'exécutif, ou en tout cas marquer leur entrée au législatif.

Mais le siège UDC intéresse aussi à gauche. Du côté du parti socialiste, on souhaite maintenir ses deux sortants. Et plutôt que de craindre la vague verte, le premier parti de la métropole horlogère y voit l'opportunité pour la gauche d'emporter un siège supplémentaire

"C'est clair que les Verts vont certainement bousculer le législatif, voire l'exécutif", imagine Michael Othenin-Girard, président du parti socialiste des Montagnes neuchâteloises. "Mais je vois ça comme une complémentarité: on se bat avant tout pour maintenir la majorité de gauche, pour quatre sièges à gauche".

Le POP lui a d'autres ambitions: troisième parti de la ville au législatif derrière le parti socialiste et le PLR, le parti compte passer à la première place. Fort de la candidature de son sortant Théo Bregnard, il compte maintenir son siège à l'exécutif, voire en emporter un second.

Elodie Botteron

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Plus de 1400 candidates et candidats en lice

Lors des dernières élections communales en 2016, le canton de Neuchâtel était composé de 36 communes. Quatre ans plus tard, elles ne sont plus que 27, conséquence de plusieurs fusions. Dès 2021, la ville de Neuchâtel deviendra la 3ème plus grande ville de Suisse romande. Il y a aussi eu la création en 2018 de la commune de La Grande Béroche sur le littoral, et la fusion entre le Locle et les Brenets.

30% de candidates

Au total, 1360 candidates et candidats se lancent dans la course à l’une des 751 places des législatifs. Pour l’exécutif, 81 candidates et candidats se sont annoncées pour les 20 sièges des quatre localités où l’exécutif est élu par le peuple. Au total, ce sont environ 30% de femmes qui se présentent. Ce sont les Verts qui en présentent le plus, suivis du parti socialiste et de l’UDC.

>> Lire aussi : Moins d'une femme pour deux hommes lors des futures élections romandes

Six communes ne voteront pas

Faute de candidates et candidats, les élections seront tacites dans six communes du canton. Il s’agit des petites communes du Cerneux-Péquignot, de La Chaux-du-Milieu et de Brot-Plamboz, mais aussi Lignières, Cornaux et Cortaillod.