La Chancellerie a communiqué les résultats lundi en début de soirée, avec 24 heures de retard, à la suite d'un problème informatique dans le scannage des données.
Les résultats de neuf communes n'avaient pu être dévoilés comme prévu dimanche. Parmi elles figuraient les trois plus attendues, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et Le Locle, qui élisent leur Conseil communal (exécutif) directement, contrairement aux autres (lire encadré).
D'une manière générale, les Verts et les Vert'libéraux sont les gagnants de ce scrutin avec des progressions un peu partout et en premier lieu à La Chaux-de-Fonds, Neuchâtel et Boudry. A l'inverse, le PLR et le PS cèdent du terrain dans plusieurs communes.
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Neuchâtel - L'exécutif passe à droite, Christine Gaillard pas réélue
Le Conseil communal de la commune fusionnée de Neuchâtel (Neuchâtel, Corcelles-Cormondrèche, Peseux et Valangin) sera à droite, alors que celui de Neuchâtel était à gauche depuis vingt ans.
La droite place trois élus à l'exécutif, deux pour le PLR et un pour les Vert'libéraux. Ceux-ci fêtent leur entrée au Conseil communal grâce au député Mauro Moruzzi, alors que les libéraux-radicaux conservent leurs deux mandats grâce à la sortante Violaine Blétry-de Montmollin, la mieux élue avec 3496 suffrages, et le nouvel élu Didier Boillat, président du parti cantonal.
Fragilisée par l'affaire touchant sa gestion du service des Bâtiments, l'écologiste Christine Gaillard n'a elle pas été réélue et sera remplacée par sa colistière Nicole Baur, qui a obtenu 2867 voix, contre 2498 à Christine Gaillard.
Le Parti socialiste perd lui un siège: la sortante Anne-Françoise Loup est éjectée du collège, alors que Thomas Fachinetti conserve son fauteuil.
Au Conseil général, la majorité reste à gauche avec 11 élus écologistes (+4), 10 socialistes (-3), 2 de SolidaritéS (-1) ainsi qu'un POP (inchangé), soit 24 fauteuils sur 41. Le PLR reste lui le premier parti du législatif avec 12 sièges (-1), alors que les Vert'libéraux en obtiennent 5 (+2) et que le PDC ne décroche aucun mandat.
A Neuchâtel, Corcelles-Cormondrèche, Peseux et Valangin, la population votait pour la première fois pour les nouvelles autorités qui vont diriger la commune fusionnée, qui entrera en vigueur dès 2021 et qui comptera 45'000 personnes.
La Chaux-de-Fonds - La socialiste Katia Babey éjecté, le Vert Patrick Herrmann élu
Coup de tonnerre à La Chaux-de-Fonds avec l'éviction de la socialiste Katia Babey du Conseil communal. La sortante est battue par le député Vert et président du parti cantonal Patrick Hermann, qui est même le mieux élu de tous les candidats avec 2858 voix. Il n'y aura ainsi plus de femmes dans le collège.
A gauche, le socialiste Théo Huguenin-Elie et le popiste Théo Bregnard conservent leurs sièges, la gauche restant majoritaire au Conseil.
A droite, l'UDC, que l'on disait en perte de vitesse, parvient à conserver son fauteuil, Thierry Brechbühler récupérant celui qui avait été laissé vacant par Marc Arlettaz. Au PLR, Jean-Daniel Jeanneret remplacera Sylvia Morel, qui ne se représentait pas.
Au Conseil général, Les Verts sont le premier parti avec dix sièges (+5), devant le PLR avec neuf mandat (-1). Les socialistes sont les grands perdants, passant de 10 à 7 élus, alors que le POP perd aussi un fauteuil. L'UDC disposera de cinq élus, alors que les Vert'libéraux fêtent leur entrée au législatif avec deux élus, le PDC conservant le sien.
Le Locle - Statu quo à l'exécutif
Les cinq sortants, qui se représentaient tous, ont été reconduits au Conseil communal du Locle. Aucun représentant des Brenets, qui a fusionné avec Le Locle, n'est donc élu.
Le popiste Denis de la Reussille arrive en tête devant le PLR Claude Dubois, le popiste Cédric Dupraz, le PLR Jean-Paul Wettstein et le Vert Miguel Perez. Le PS manque ainsi son pari de revenir à l'exécutif.
Boudry - Entrée en force des Verts au Conseil général
A Boudry, le PLR et le PS se partageaient jusqu'ici les 41 sièges du Conseil général. Ils devront désormais composer avec une troisième force, Les Verts, qui réussissent une entrée en force dans le législatif.
Le parti écologiste remporte dix mandats, notamment aux dépens du PS, qui perd six sièges (12 au total). La majorité bascule toutefois à gauche avec 22 sièges, contre 19 pour le PLR (-4), qui devient donc minoritaire.
Val-de-Travers - Le PLR progresse
Le PLR progresse encore dans la commune fusionnée de Val-de-Travers, passant de 14 à 16 élus, alors que l'UDC suit une courbe inverse en reculant de 8 à 6 élus. A gauche, le PS cède trois mandats, de 13 à 10, alors que le POP progresse de 2 à 3 fauteuils. Les Verts restent à 3 élus, alors que les Vert'libéraux fêtent leur premier conseiller général. Le parti Agora obtient deux sièges.
Val-de-Ruz - Une claque pour deux élus
A Val-de-Ruz, les conseillers communaux PLR sortants Anne-Christine Pellissier et Christian Hostettler se prennent une veste et terminent aux dernières places de leur parti. A l'opposé, le socialiste François Cuche et le Vert Roby Tschopp ont viré en tête de leur liste.
Le Conseil général reste à droite et le PLR continue à être le premier parti avec 16 sièges. Les Verts gagnent deux sièges à 9 (autant que le PS) et les Vert'libéraux font leur entrée avec 2 sièges.
La Grande Béroche - Dans la continuité
Le PLR reste majoritaire au Conseil général de La Grande Béroche avec 17 sièges, contre 19 auparavant. Le PS gagne un mandat, pour un total de 11, alors que le Groupement de La Grande Béroche décroche 8 sièges (+1) et que les Verts conservent leurs cinq élus.
Saint-Blaise - Le PLR perd sa majorité absolue
C'est le PLR qui fait les frais du passage de 41 à 35 membres du Conseil général à Saint-Blaise. Si les libéraux-radicaux restent en première place dans la commune, ils cèdent du terrain, passant de 21 à 17 sièges.
Le PS gagne lui un mandat, passant de 11 à 12 élus. L’entente villageoise en perd trois et passe à 6 sièges.
Le Landeron - La Canette reste en force
Spécificité du Landeron, le parti Canette reste la principale force du village avec 15 élus, même s'il en perd 4. Un recul qui profite au PLR (11 élus, +2) et aux Vert'libéraux (3 nouveaux élus). Le PS reste à 8 mandats et l'UDC en perd un (4).
La Côte-aux-Fées - Yvan Perrin n'est pas élu
Pari manqué pour Yvan Perrin dans sa commune de La Côte-aux-Fées, où aucun parti politique n'est organisé, hormis l'Entente, une liste villageoise. L'ancien conseiller d'Etat et ex-vice-président de l'UDC suisse n'arrive qu'en 14e position, alors que le Conseil général compte 11 élus.
En tant que 3e des viennent-ensuite de l'Entente, l'ancien conseiller national, qui a quitté l'UDC neuchâteloise pour rejoindre la section vaudoise, pourrait toutefois siéger au législatif, après que des membres du Conseil général ont migré au Conseil communal.
Cressier - Pas de poussée verte
Il n'y aura pas de 2e tour à Cressier, où l'élection du Conseil communal se déroule au système majoritaire, car cinq candidats ont obtenu la majorité absolue. Les quatre sièges restent en mains du PLR, alors que la liste PS-Verts n'a pas réussi à obtenir un 2e fauteuil.
Au Conseil général (législatif), le PLR conserve aussi la majorité avec 16 sièges, contre 13 pour la liste PS-Les Verts.
Milvignes - Le PLR perd sa majorité absolue
Le PLR reste le premier parti à Milvignes, mais perd sa majorité absolue en cédant deux sièges, à 19 sur un total de 41. La gauche talonne désormais les libéraux-radicaux avec 18 mandat, à savoir 11 pour le PS (+3) et 7 pour les Verts (+2). Les Vert'libéraux vont eu jouer les arbitres avec quatre élus (+3).
Hauterive - Important recentrage au Conseil général
Très nettement majoritaire dans le Conseil général sortant à Hauterive, le PLR a fortement reculé, obtenant 14 sièges, contre 19 auparavant. Les Verts gagnent trois mandats (7), le PS un (7) et les Vert'libéraux un (3).
Les Ponts-de-Martel - Le PLR grand perdant
Avec la réduction du nombre de sièges de 27 à 19 au Conseil général, c'est le PLR qui est le grand perdant aux Pont-de-Martel. Les libéraux-radicaux passent de 13 à 8 élus, le PS reculant de 8 à 4 mandats. Le Parti démocrate indépendant est le seul à progresser, de 6 à 7 fauteuils.
Frédéric Boillat
Le mode de scrutin
L'élection au Conseil communal (exécutif) s'effectue à la proportionnelle à Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds et au Locle et à la majoritaire à Cressier.
Dans les autres communes, l'exécutif sera élu par le Conseil général (législatif), en fonction de la force politique de chaque parti à l'issue du vote de dimanche. Une spécificité neuchâteloise et une exception en Suisse romande.
Dans le canton de Neuchâtel, le législatif compte entre 11 et 41 membres, selon la grandeur des communes.
Dans six communes, à savoir Le Cerneux-Péquignot, La Chaux-du-Milieu, Brot-Plamboz, Cortaillod, Cornaux et Lignières, l'élection est tacite, car le nombre de candidats n'est pas supérieur aux sièges.
A Cortaillod, une élection complémentaire sera nécessaire car les candidats sont trop peu nombreux, par rapport aux sièges à repourvoir (41 pour le législatif et 5 pour l'exécutif).
Les excuses du gouvernement neuchâtelois
Invité de Forum lundi soir, le conseiller d’Etat neuchâtelois Laurent Kurth a tenu à rappeler que le gouvernement ne "s’implique que très peu dans la conduite des élections", par souci de neutralité. Selon lui, la responsabilité du couac repose donc avant tout sur la chancellerie et le service informatique partenaire.
Le chef du Département des finances et de la santé (DFS), également responsable du dicastère service informatique, a néanmoins souhaité présenter ses excuses au nom du gouvernement.
"Je dois adresser mes excuses à l’ensemble des citoyens neuchâtelois, à l’ensemble des candidats et aux partis politiques."
Malgré ce retard de 24 heures, Laurent Kurth a assuré que tout avait été mis en œuvre pour garantir "l’intégrité" et "la fiabilité" des résultats.