L'exécutif cantonal "souhaite donner une impulsion forte à l’action climatique dans le canton, notamment dans les domaines du bâtiment, de la mobilité, de l’industrie, de l’agriculture, de la sylviculture et de l’aménagement du territoire", a déclaré jeudi le chef du Département du développement territorial et de l'environnement Laurent Favre.
Maintenir la qualité de vie
Les émissions de gaz à effet de serre devront diminuer de 90% et des puits de carbone devront être créés. "L'objectif est de maintenir une qualité de vie de la population, malgré les impacts du changement climatique", a expliqué pour sa part la coordinatrice de développement durable Ana Gonseth.
Il s'agit notamment de lutter contre les îlots de chaleur, d'augmenter les capacités d'adduction en eau dans les zones rurales et d'adapter les cartes des dangers naturels.
Le déploiement des effets de ce plan climat cantonal "est tributaire d’une mise en oeuvre rapide et cohérente de ce dernier", a ajouté Laurent Favre en précisant que le projet était "tout à la fois ambitieux et réaliste". Et pour donner sens à ces mesures, le ministre a accompagné son propos de l'image du lac des Brenets, complètement asséché en 2018 et 2019.
Plus de 40 millions sur cinq ans
Les 50 nouvelles mesures auront un coût net de 41,4 millions entre 2022-2026. Sur cette somme, 21,1 millions ont déjà trouvé leur financement. Le crédit d'engagement est donc évalué à 20,3 millions, soit 4 millions par an. La plus grosse dépense nette concerne l'agriculture et l'alimentation avec 5,9 millions, dont 800'000 francs pour élaborer un projet de circuits courts dans la restauration collective.
Mais ce montant de 20,3 millions pourrait être réduit car il n'intégre pas les recettes fédérales qui pourraient être obtenues via le futur Fonds fédéral pour le climat. Celles-ci dépendront de la votation du 13 juin prochain sur la nouvelle loi sur le CO2.
ats/oang
Déjà plus de 80 mesures réalisées
Le plan climat neuchâtelois présenté jeudi comprend une liste non exhaustive de plus de 80 mesures et projets déjà réalisés, comme la récente modification de la loi cantonale sur l’énergie ou la stratégie mobilité 2030.
Si ajoutent donc 50 mesures complémentaires, parmi lesquelles 26 visent la réduction des gaz à effet de serre.
Vingt autres concernent le domaine de l’adaptation aux changements climatiques. Les quatre dernières mesures sont transversales aux deux volets de la stratégie.
Large consultation jusqu'à fin mai
Vu l'importance stratégique du projet pour le développement du canton, le Conseil d'Etat met en consultation externe le projet jusqu'à fin mai.
"Le but est de recueillir le plus largement possible les positions des milieux concernés et de la société civile pour savoir si cette stratégie climatique est partagée et soutenue", a déclaré Laurent Favre.