Le canton de Neuchâtel est touché par l'un des pires licenciements collectifs des quarante dernières années. Le groupe américain Johnson & Johnson a décidé de transférer les activités de plusieurs de ses filiales neuchâteloises au Mexique et au Costa Rica. Au moins 320 personnes perdront leur emploi, et l'entreprise a finalement refusé d’entamer des discussions avec les syndicats.
La secrétaire régionale d'UNIA à Neuchâtel, Silvia Locatelli, dénonce un manquement à une obligation légale. "Dans le Code des obligations, il y a une norme qui prévoit que dès 250 licenciements, on parle de licenciement collectif, qui donne l'obligation à l'entreprise de négocier un plan social. Or, eux refusent et affirment qu'il s'agit de plusieurs entités. Mais c'est une seule décision, un seul groupe", souligne-t-elle.
L'entreprise n'a pas souhaité s'exprimer en interview et a répondu aux journalistes de la RTS par écrit: "Les sociétés s'engagent à respecter strictement leurs obligations légales en vertu du droit suisse du travail. (…) Les trois entreprises se sont déjà engagées à mettre en place un plan compétitif de soutien et d'avantages pour les employés concernés."
Les autorités cantonales en colère
Le Conseil d’Etat estime également que Johnson & Johnson devrait malgré tout définir un plan social, mais il ne peut intervenir, car seuls les employés sont en mesure de saisir la justice pour faire valoir leur droit. L'engagement du groupe à explorer de futures possibilités de développement dans le canton ne suffit pas à apaiser la situation.
L'entreprise ayant été l'une des plus soutenues par les pouvoirs publics, le conseiller d'Etat neuchâtelois Jean-Nathanaël Karakash, en charge de l'économie et de l'action sociale, souhaiterait désormais qu'elle rembourse ce qui lui a été offert. "Il y a des efforts qui sont faits pour favoriser le développement économique, qui sont liés à un volume de retombées. Si ce volume n’est pas là par rapport à ce qui avait été convenu, il y a une possibilité d'obtenir la restitution partielle des soutiens apportés", indique-t-il dans le 19h30 de la RTS.
Elisa Casciaro