A Neuchâtel, les réformes du gouvernement ont permis de résister à la crise du Covid
"On ne se serait pas souhaité une dernière année comme ça", a déclaré mardi à Neuchâtel Jean-Nathanaël Karakash, conseiller d'Etat en partance. "Le seul regret est que, au moment où on avait sorti la tête de l'eau (ndlr: avec les deux premiers budgets bénéficiaires depuis plus de 60 ans), on a attrapé la plus grande crise de ces dernières décennies", a ajouté le chef du Département de l'économie et de l'action sociale.
"Heureusement que cette crise n'est pas arrivée deux ans plus tôt; le temps de résoudre les problèmes neuchâtelois", a noté Jean-Nathanaël Karakash. Pour Laurent Kurth, "l'Etat et les collectivités publiques ont tenu car on était sur des bases saines". Le chef du Département des finances et de la santé regrette néanmoins que la population ne puisse pas engranger directement les fruits "d'années d'efforts".
Impact sur les finances publiques
Les conséquences économiques, en lien avec la pandémie de coronavirus, auront un impact important sur les finances publiques, alors que la réforme fiscale cantonale arrive à son terme. "Cela amène beaucoup de complexité et est inquiétant", a reconnu Alain Ribaux, chef du Département de la justice, de la sécurité et de la culture.
"Cette crise n'enlève rien au travail qui a été fait, bien au contraire, car on a été capable de l'affronter", a expliqué Jean-Nathanaël Karakash. Le taux de chômage qui se montait à 7% il y a dix ans s'est normalisé dans la moyenne romande. "Même avec le Covid, on n'a pas décroché", a-t-il ajouté.
Taux d'aide sociale en baisse
Le taux d'aide sociale n'a pas explosé non plus. Il a baissé, tout comme les coûts de la facture sociale durant la législature, grâce à la réforme des prestations sociales, repensées autour des besoins de la personne. "On a mis dix ans à se relever de la dernière crise, on ne veut pas replonger pour dix ans", a ajouté Jean-Nathanaël Karakash.
Le Conseil d'Etat est convaincu que les réformes contribueront à accélérer la reprise et à retrouver une dynamique positive au sortir de la crise actuelle. Celles-ci vont aussi permettre d'améliorer l'attractivité du canton et de renforcer la cohésion cantonale. La réalisation de la ligne directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds et les contournements routiers des villes des Montagnes neuchâteloises vont aussi y contribuer, a expliqué Laurent Favre, en charge du développement territorial.
Par rapport à la cohésion cantonale, Alain Ribaux a comparé la réforme à un paquebot qui ne peut changer de cap que lentement. "On est dans un canton qui a ses divisions, mais on a mis en place les bases pour améliorer le sentiment d'appartenance".
Bilan filmé
Le Conseil d'Etat a voulu innover en présentant le bilan de sa législature dans un film d'une quinzaine de minutes. La vidéo sera diffusée par chapitre sur les réseaux sociaux pour rendre le bilan du gouvernement "accessible à la population", a expliqué Séverine Despland, chancelière.
Inchangé depuis près de sept ans, le Conseil d'Etat va être renouvelé, au moins partiellement, le 18 avril. Les socialistes Monika Maire-Hefti et Jean-Nathanaël Karakash ne se représentent pas.
"Nos années d'expérience de travail en commun ont aussi été une chance pour gérer la crise du Covid", a expliqué Jean-Nathanaël Karakash. "Heureusement que nous étions soudés et unis", a ajouté la présidente du gouvernement Monika Maire-Hefti, en ajoutant, en riant, "que les garçons (ndlr: ses collègues) n'ont pas toujours été faciles".
ats/kkub