Les formations écologistes ambitieuses pour l'élection au Conseil d'Etat neuchâtelois
Le Conseil d'Etat neuchâtelois est actuellement composé de trois socialistes et deux libéraux-radicaux. Côté PS, Monika-Maire Hefti et Jean-Nat Karakash ne briguent pas de nouveau mandat, alors que Laurent Kurth se représente, tout comme les PLR Laurent Favre et Alain Ribaux. La majorité de gauche semble donc fragilisée et le principal enjeu sera de savoir si la droite parviendra à la renverser.
Au total, 9 candidates et 12 candidats sont lice pour entrer à l'exécutif et 525 pour le Grand Conseil (voir encadré ci-dessous). Comme l'élection au Conseil d'Etat se joue à la majoritaire, un second tour est probable et il aura lieu le 9 mai.
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Un cinquième siège très convoité
A première vue, selon les forces en présence dans le canton, les trois sortants devraient être réélus, tout comme un ou une autre socialiste. La lutte sera cristallisera donc surtout autour du cinquième siège, qui attise les ambitions de tous les partis: le PS espère conserver ce fauteuil, le PLR entend le ravir pour devenir majoritaire, alors que les partis écologistes, Verts et Vert'libéraux, ambitionnent de s'en emparer pour entrer au gouvernement et briser le duopole PLR-PS.
Concernant les actuels partis gouvernementaux, le Parti socialiste lance dans la course la députée Florence Nater et le conseiller communal de Val-de-Travers Frédéric Mairy aux côtés du sortant Laurent Kurth. La première devra compter sur la mobilisation féminine pour être élue et éviter qu'aucune femme ne siège au gouvernement, ce qui n'est plus arrivé depuis 1997. Mais la lutte sera fratricide entre les trois socialistes, car l'un d'entre eux pourrait bien rester sur le carreau.
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Au PLR, on mise évidemment sur ses têtes de liste Laurent Favre et Alain Ribaux, ainsi que sur deux personnalités moins connues, la vice-présidente du parti Chrystel Graf et le député Lionel Rieder.
Des ambitions vertes
Les formations écologistes, qui ont le vent en poupe dans le canton depuis quelques années, ont aussi affiché leurs ambitions pour le Conseil d'Etat. Les Verts, qui n'ont pas voulu faire liste commune avec le PS, ne présentent qu'un seul candidat, le député Roby Tschopp, mais vu le bon score du parti lors des dernières élections fédérales et communales, il vise clairement un siège au gouvernement.
Concernant les Vert'libéraux, un parti qui monte dans le canton et qui s'est fait remarquer lors des élections communales en glanant un siège au Conseil communal de Neuchâtel, on mise sur deux femmes, la conseillère générale de La Chaux-de-Fonds Brigitte Leitenberg et la députée Mireille Tissot-Daguette. Une élection constituerait une surprise, mais n'est pas utopique.
La gauche de la gauche en force
Les autres partis n'ont que des chances infimes d'accéder au Conseil d'Etat. La gauche de la gauche, qui vise avant tout un bon score au Grand Conseil, sera également représentée en force avec quatre candidates et candidats pour le POP, à savoir Sarah Blum, Cédric Dupraz, Léa Eichenberger et Julien Gressot, et trois pour Solidarités, soit Zoé Bachmann, Solenn Ochsner et Dimitri Paratte.
Un autre femme se présente pour le Centre, la députée suppléante Nathalie Schallenberger, alors que l'UDC, un parti en pleine reconstruction dans le canton, mise sur le député Grégoire Cario.
Enfin, deux listes indépendantes présentent chacune un candidat: le Vote Blanc avec Thomas Wroblevski et la liste "Apéro pour tout le monde" avec Vincent Gabriel Rollier.
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Frédéric Boillat
525 candidats pour le Grand Conseil
Un total de dix listes regroupant 525 candidates et candidats, dont un peu plus d'un tiers de femmes, sont en lice pour les cent sièges à repourvoir au Grand Conseil.
Ces élections auront lieu selon une nouvelle formule. Les candidats au Grand Conseil seront en effet élus par l'ensemble de la population neuchâteloise et plus seulement par celle de leur district.
Les régions ont toutefois des sièges garantis pour qu'elles soient toutes représentées au Parlement. Le littoral a 27 sièges garantis, les Montagnes 15, le Val-de-Ruz 5 et le Val-de-Travers 4.
Outre la circonscription unique, la réforme prévoit une réduction du nombre de députés de 115 à 100, la fin des apparentements et la baisse du quorum de 10 à 3%.
Le PLR détient actuellement 43 sièges au législatif, le PS 32, les Verts 17, l'UDC 9, le POP 6, les Vert'libéraux 4, Le Centre et Solidarités 2.
Le PLR, le PS et Les Verts lancent chacun 100 candidats, les Vert'libéraux 76, le POP 52, Le Centre 51, l'UDC 22, Solidarités 18, le Parti évangélique 6 et la liste Apéro pour tout le monde 1.
Eviter le couac du mois d'octobre
Une appréhension technique règne autour de ce scrutin pour ne pas répéter le couac d'octobre 2020, quand une panne informatique avait retardé de 24 heures l’annonce des résultats des élections communales.
Mais la Chancellerie neuchâteloise se veut rassurante. Elle affirme avoir pris toutes les précautions et avoir mené de larges tests.
"Au mois de février, nous avons fait des tests avec pratiquement 60'000 bulletins scannés dans l'ensemble des communes concernées. Il s'agissait de vérifier que le système soit maintenant fiable", explique Danilo Rota, responsable du Centre de solutions informatiques, mardi dans le 19h30.
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