Ce mois d'avril, des mises en quarantaine totales ou partielles ont été ordonnées dans quatre crèches du canton de Neuchâtel après que des cas positifs ont été identifiés parmi des enfants et des éducateurs. Pour identifier d'autres foyers, le canton a décidé de procéder à des tests élargis en cas de besoin.
Les parents dont les enfants sont placés dans des jardins d'enfant ont ainsi reçu un courrier du médecin cantonal indiquant qu'en cas de suspicion, leurs petits pourraient désormais subir des tests naso-pharyngés. Or, le fait que cette technique désagréable soit utilisée alors que les enfants scolarisés ont eux droit à des tests salivaires interpelle de nombreux parents.
Tests salivaires peu fiables?
"On suit les recommandations de l'OFSP, qui nous demande de faire les tests de manière naso-pharyngée car il y a un doute sur la fiabilité des tests salivaires chez les moins de 6 ans", a expliqué la médecin au Service de la santé publique neuchâtelois Stéphanie Boichat dans La Matinale. "On a aussi remarqué que c'est parfois mieux toléré par l'enfant. C'est plus rapide de faire un aller-retour dans le nez plutôt que de lui faire ouvrir la bouche", avance-t-elle.
On suit les recommandations de l'OFSP. Il y a un doute sur la fiabilité des tests salivaires chez les moins de 6 ans
Le courrier de la Santé publique a suscité de nombreuses questions de la part des parents, qui ont le droit de refuser que leur enfant soit testé. Plusieurs ont aussi demandé à pouvoir être présents si cela devait avoir lieu.
L'enfant resterait un faible vecteur
Pour Claude Bertoncini, président du Groupement des pédiatres vaudois, les tests élargis chez les enfants en âge pré-scolaire sont disproportionnés. "Il faut vraiment sélectionner les cas. Faire des frottis en tapis, à mon avis, ça n'a aucun sens et ça n'est vraiment pas correct pour les enfants", a-t-il estimé au micro de la RTS.
Faire des tests généralisés n'a aucun sens et n'est vraiment pas correct pour les enfants
Selon lui, les dernières études montrent clairement que l'enfant reste toujours un "faible vecteur" et il n'y a pas de raison d'aller traquer très activement le virus chez les moins de 6 ans. "On l'a fait un peu plus chez les 6 à 12 ans ces dernières semaines, mais même en le faisant, on a très peu de résultats positifs. Les enfants restent un petit facteur de la pandémie", ajoute Claude Bertoncini. A sa connaissance, aucun foyer n'a été signalé dans les crèches du canton de Vaud.
Sujet radio: Deborah Sohlbank
Adaptation web: Vincent Cherpillod