Les archéologues mènent actuellement la première étape d’une campagne de fouilles qui s’étendra sur quatre étés. La surface du tumulus, situé dans une forêt de Colombier, est dégagée pour tenter de comprendre la manière dont il a été construit. Les tombes seront ensuite fouillées, avec l'espoir de trouver plusieurs individus inhumés.
"On peut acquérir déjà des données biologiques: quelle taille ils faisaient, comment ils se nourrissaient, s'ils avaient des maladies particulières", explique Julien Spielmann, archéologue à l'Office du patrimoine et de l'archéologie (OPAN), jeudi dans le 12h45 de la RTS.
Il s'agit aussi de mieux connaître les pratiques funéraires qui gravitaient autour de ce type de monument. "Toutes ces infos sont importantes pour l’archéologie neuchâteloise et, si le site s’avère bien conservé, pourquoi pas de Suisse romande".
Une fouille clandestine destructrice
Signalé il y a une dizaine d'années par un prospecteur amateur, ce monument funéraire a depuis fait l'objet d'une fouille clandestine destructrice, relève l'Etat de Neuchâtel. Exposé non seulement à des déprédations humaines, ce site localisé en milieu forestier est également fragilisé par la végétation.
"Ils ont touché à une tombe", précise un autre archéologue de l'OPAN, Bastien Jakob. "Donc ils ont aussi touché à la substance archéologique importante qui permet d’en dire un peu plus sur ce monument. Il y a de la perte d’information, c’est clair".
Monticule érigé avec des galets
Les tumuli, monuments funéraires emblématiques du premier âge du Fer, se présentent sous la forme de monticules artificiels, érigés par l'accumulation de galets ou de terre. Il s'agit d'aménagements qui contiennent la sépulture d'un, voire de plusieurs individus, souvent accompagnés d'offrandes.
D'après les premières observations, le tumulus de la forêt du Chanet, à Colombier, est un vaste tertre funéraire aménagé à l'aide de galets alpins et de blocs calcaires jurassiens de 15 mètres de diamètre. La construction, ou du moins l'utilisation de ce monument, remonte entre 600 et 500 ans avant notre ère.
Visite du public samedi 17 juillet
L'objectif de cette opération de sauvegarde, menée en collaboration avec six étudiants et étudiantes de l'Université de Neuchâtel, est également de partager les travaux de l'archéologie avec le public. Une journée portes ouvertes est organisée samedi 17 juillet sur le site.
oang avec Lea Jelmini et ats