Le canton de Neuchâtel a besoin de place pour créer un pôle de développement économique et un écoquartier attenant, prévus sur la commune de La Tène. L'objectif est d'attirer des entreprises et des habitants, dans ce canton qui perd des résidents chaque année.
Les autorités ont présenté le mois dernier un projet qui se veut novateur et vertueux d'un point de vue énergétique. Le site doit accueillir environ 3000 emplois, mais il a un prix: il faudra renoncer à 24 hectares de terres agricoles.
Pas question de sacrifier des terres fertiles
L'UDC neuchâteloise, précisément, refuse que des terres fertiles, parmi les meilleures du canton, soient sacrifiées. Chef du groupe parlementaire au Grand Conseil, Niels Rosselet-Christ estime que la crise du Covid montre que ce n'est pas le moment de renoncer à de bonnes terres.
"Une fois que le terrain agricole est déclassé, que l'on construit dessus, la terre n'est plus utilisable", a-t-il fait remarquer mardi dans le 12h30 de la RTS.
"Actuellement, l'autosuffisance alimentaire du pays, je crois, se situe à hauteur de 60%. Imaginez que l'on manque de quelque chose, imaginez qu'une crise plus grande encore que celle du Covid arrive, la Suisse doit pouvoir s'autoapprovisionner", a-t-il poursuivi. "Donc il y a un problème".
L'UDC précise par ailleurs ne pas être opposée au développement économique du canton, mais estime qu'il faut trouver un autre emplacement - par exemple en favorisant la reconversion de friches industrielles.
Un groupe d'opposants de La Tène
Au final, 199 personnes s'opposent à ce projet de pôle économique. Selon la Chancellerie cantonale mardi matin, 14 types d'oppositions ont été déposées.
La plupart des opposants sont regroupés dans le mouvement "La Tène en transition", du nom de la commune qui serait impactée par ce pôle. La section locale des Verts fait aussi partie de ces nombreux opposants. Le canton s'était pourtant targué d'avoir mis en place un dispositif participatif.
Deborah Sohlbank/oang