Un laboratoire neuchâtelois sous enquête pénale pour vérifier le sérieux de ses tests Covid
Le laboratoire suspecté est l'un des plus gros du canton et est connu pour ses prix défiant toute concurrence. Il aurait délivré des résultats de tests Covid "sans respecter toutes les procédures scientifiques", selon le ministère public neuchâtelois.
D'après les informations de la RTS, des employés auraient alerté les autorités. Des résultats auraient été donnés avant que les analyses soient totalement achevées. L'enquête doit vérifier ces soupçons, qui portent sur les tests PCR ainsi que les antigéniques.
Si les faits sont confirmés, l'enquête devra également déterminer si ces actes ont été volontaires ou s'ils ne sont que la conséquence d'une mauvaise organisation.
Question sensible
La RTS a tenté de contacter le directeur du laboratoire, sans succès.
L'enquête devra en outre déterminer s'il y a eu des faux dans les titres, car il existe un risque que des certificats non valides soient en circulation.
A Neuchâtel, le malaise est palpable. Le Département des finances et de la santé, ainsi que le médecin cantonal refusent de s'exprimer. De son côté, le laboratoire, qui jouit de la présomption d'innocence, poursuit son activité malgré la perquisition.
Dans l'émission Forum, le procureur général du canton de Neuchâtel Pierre Aubert souligne qu'il n'était pas prévu de communiquer à ce stade de la procédure. "Nous ne sommes pas encore suffisamment au courant de ce qui s'est réellement passé pour en parler publiquement." Et de préciser que des fuites ont poussé le Ministère public à publier un communiqué de presse.
Laboratoire toujours ouvert
Le laboratoire n'a pas été fermé, précise le procureur, car "nous ne sommes pas convaincus que des infractions ont été commises". "Il peut y avoir des erreurs qui ont été commises sans que cela ne soit pénal", souligne le magistrat.
"La seule intervention d'aujourd'hui est très certainement susceptible d'améliorer considérablement le fonctionnement de ce laboratoire et on peut supposer que les autorités sanitaires le surveilleront de plus près ces prochains temps", estime-t-il.
Interrogé sur un éventuel marché noir, Pierre Aubert pense qu'en l'espèce, il s'agit plutôt de "légèreté" dans la communication de résultats qui n'étaient pas encore entièrement établis, et non pas dans le "but de favoriser quelqu'un" avec un faux certificat de négativité.
RTSinfo