Le laboratoire sous enquête reconnaît des erreurs dans ses certificats Covid mais prétend avoir corrigé le tir
A l'automne 2020, au plus fort de la deuxième vague, le laboratoire Covid le plus fréquenté du canton de Neuchâtel a connu un premier gros problème.
De l'aveu même d'une source interne au laboratoire, une quarantaine de personnes venues se faire tester et très symptomatiques auraient été sorties de la file d'attente et renvoyées chez elles en leur délivrant un certificat positif sans avoir pratiqué de test. Il s'agissait d'éviter des infections, explique-t-on au sein de ce laboratoire de Boudry qui se serait trouvé débordé et manquait de réactif et de personnel.
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Autre irrégularité: des résultats d'abord rendus comme négatifs auraient été trop rapidement communiqués à des clients, avant d'être corrigés comme positifs. Sur 50'000 tests menés, une cinquantaine seraient concernés.
Ajustements exigés par le canton
Ces dysfonctionnements ont été signalés au Service de la santé neuchâtelois qui a exigé des ajustements. Interrogé dans l'émission Forum, le médecin cantonal neuchâtelois Claude-François Robert confirme avoir observé des erreurs provenant de ce laboratoire. "Nous avons cherché à établir les faits et à investiguer en collaboration avec le laboratoire. Nous avons aussi demandé des mesures correctrices", explique-t-il.
Le laboratoire s'est exécuté, ce que son patron a confirmé à la RTS: "J'ai la conscience tranquille, nous n'avons jamais eu la volonté de nuire, et avons mis en place de nouveaux protocoles depuis longtemps pour éviter de nouvelles erreurs."
Correctifs insuffisants et enquête pénale
Ces correctifs n'ont visiblement pas suffi, puisque d'anciens employés ont dénoncé d'autres irrégularités, ce qui a poussé la justice à ouvrir une enquête pénale. Le laboratoire de Boudry poursuit pour l'heure ses activités. Il pratique des tests PCR à 100 francs. Ce prix très bas sur le marché attire de nombreux patients, qui peuvent se rendre sur place sans rendez-vous.
L'office du médecin cantonal a donc dû laisser la place à l'action pénale, mais entend bien reprendre par la suite les activités de surveillance, précise Claude-François Robert.
Léa Jelmini et Ludovic Rocchi