"On ramène du CO2 dans le ciment pour recréer du calcaire. Sous cette forme, il est emprisonné de manière permanente", précise mardi dans le 12h45 Valentin Gutknecht, cofondateur de la strat-up Neustark, dont une unité mobile se déplace en Suisse et en Europe pour des tests.
Pour le moment, seule une entreprise s'est équipée d'un silo permanent dans le canton de Berne. Mais la start-up espère s'implanter largement en Suisse d'ici 4 à 5 ans. Car cette solution permet de réduire l'impact écologique de fabrication du béton de 10%, précise-t-il.
"Le secteur de la construction, pourtant réputé conservateur, s'est montré ouvert à notre concept", explique Valentin Gutknecht, même s'il rappelle l'importance du prix dans le marché de la construction: "Tout le monde veut construire d'une manière plus verte, mais à la fin, c'est toujours le prix qui compte."
"On est clairement dans l'innovation"
D'ici deux ans, l'entreprise Marti Arc Jura SA compte équiper l'un de ses silos avec cette technologie. Un pas de plus vers un béton moins polluant, après l'installation de panneaux photovoltaïques en 2016.
"Quand on est un acteur important de la construction, on a une mission, on se doit de chercher des solutions. Et ces solutions, elles coûtent un peu d'argent au début, mais elles vont ensuite sûrement amener de nouveaux marchés et des avantages concrets par rapport à la concurrence. On est clairement dans l'innovation", souligne Thierry Linder, directeur général de Marti Arc Jura SA.
Comme le rappelle l'entreprise Neustark, la production du béton et de ciment engendre 7% des gaz à effet de serre dans le monde, soit deux fois plus que le trafic aérien.
Léa Jelmini/vkiss