Interviewé dans le 19h30, Valérie Gianoli, cheffe du Service de l'emploi du canton de Neuchâtel, explique qu'à situation exceptionnelle il fallait des mesures exceptionnelles.
"En Suisse, dans une économie qui est libérale, c'est une mesure qui ne s'est jamais prise à ma connaissance, en tout cas pas en Suisse romande, mais on était dans une situation exceptionnelle", juge-t-elle.
Une prime qui dope le marché de l'emploi
Depuis le mois de juillet, tous les signaux sont au vert, le canton a d'ailleurs retrouvé son taux de chômage d'avant Covid, soit 3,7% de sans-emplois.
Au regard des projections de l'indice du marché des affaires dans l'industrie, la situation conjoncturelle du canton (+60%) dépasse même les projections nationales, qui se situent à +45%.
Pourtant, malgré ces conditions favorables, le subside sera versé jusqu'à la fin de cette année. Pour Valérie Gianoli, la prime arrive au bon moment et dynamise le marché de l'emploi et l'économie. "Je rappelle que c'est seulement en février 2021 que l'on a commencé à voir un fléchissement de la courbe du chômage et c'était donc le bon moment. Trop tôt, la mesure n'a pas d'effet, trop tard, elle n'a plus d'effet. Il faut pouvoir identifier le bon moment pour créer la dynamique supplémentaire", explique-t-elle.
Une prime qui a permis d'engager malgré la crise
A Cortaillod (NE), Sferax, l'entreprise de roulements à billes, vient de définitivement tourner la page du confinement. Le travail à temps partiel est terminé et les machines tournent à nouveau à plein régime.
Pourtant, il n'y a pas si longtemps, la situation était toute autre. Malgré le ralentissement de l'activité dû au Covid, l'entreprise a continué à engager du personnel, notamment pour remplacer les départs à la retraite.
"On continue d'engager parce que l'on sait que finalement, la crise passera un jour et qu'il faut juste attendre que la tempête passe", indique Horia Grossu, directeur de l'entreprise.
Au total, 4 recrutements de l'entreprise auront bénéficié de la prime Covid. Stéphanie Clarck fait ainsi partie de celles et ceux qui ont pu retrouver du travail de cette façon. "Moi, j'étais contente, je me suis dit super, j'ai réussi à décrocher un poste en pleine période de Covid (...), d'autant plus que j'étais au chômage depuis 4 mois", se rappelle-t-elle.
Le Seco prévoyait de 8 à 12% de chômage
La prime vise à empêcher le canton d'atteindre un record de sans-emploi. Au mois de septembre 2020, lors d'une séance extraordinaire, le Seco avait annoncé au Service de l'emploi de Neuchâtel qu'il prévoyait un taux de chômage de 8 à 12% pour le canton.
Les autorités ont donc tout de suite réfléchi pour prendre des mesures, comme le rappelle Valérie Gianoli: "Le Service de l'emploi a pris des mesures en termes de recrutements de personnel, pour pouvoir absorber, suivre et accompagner les personnes qui s'inscrivent à l'assurance chômage et réfléchit à comment on pourrait réenclencher les sorties".
Le canton craignait de retrouver les taux de chômage atteints lors de la crise des subprimes en 2008, il n'aura au final jamais dépassé les 5,1%, entre janvier et février 2021
Miroslav Mares