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Des mariages homosexuels dès l'été 2022 à l'Eglise réformée neuchâteloise

Le débat sur le mariage homosexuel était menée pour la première fois chez les protestants neuchâtelois. [Keystone - Martial Trezzini]
L'église réformée neuchâteloise mariera les couples homosexuels dès l'été prochain / Le 12h30 / 2 min. / le 2 décembre 2021
L'Eglise réformée mariera les couples homosexuels dès l'été prochain dans le canton de Neuchâtel, lorsque le mariage civil pour toutes et tous entrera en vigueur. Réunis mercredi lors de leur synode, ses ministres se sont prononcés à la quasi unanimité.

Ce débat sur le mariage entre couples de même sexe, qui a duré trois heures, était mené pour la première fois chez les protestants neuchâtelois.

Certaines églises d'autres cantons l'avaient déjà eu au moment de l'arrivée du partenariat enregistré (PACS). Mais à Neuchâtel, les couples pacsés ne recevaient pas de bénédiction de l'Eglise.

>> Lire : L'Eglise protestante vaudoise réglemente l'union des couples gays

Lors du synode de mercredi, il s'agissait donc de se positionner sur le mariage homosexuel religieux en tenant compte de toutes les sensibilités.

"Il y avait encore une vraie réticence" chez certains

Yves Bourquin, président du Conseil synodal de l'Eglise réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN), a salué dans le 12h30 de la RTS un climat serein et apaisé, malgré encore quelques positions sceptiques.

"Certains se sont exprimés en début de session dans le sens de montrer qu'ils avaient encore une vraie réticence à ça, que c'était un sujet compliqué pour eux. Mais ces personnes ont fait contre mauvaise fortune bon coeur et ont participé ensuite à tous les débats."

D'un point de vue formel, le règlement de l'EREN ne change pas, étant donné qu'il stipule que la bénédiction ne peut avoir lieu que si le mariage civil a été conclu. Ce texte inclusif ne mentionne pas l'union d'un homme et d'une femme.

Repenser la définition et la liturgie du mariage

Et lors des mariages religieux de couples homosexuels, l'Eglise réformée neuchâteloise s'adaptera. Yves Bourquin estime qu'il est important de différencier les unions, sans pour autant les hiérarchiser ou être discriminatoire. Et pour accompagner ce changement important, un groupe de réflexion a été créé. Sa mission sera de repenser la définition du mariage et aboutir à des liturgies spécifiques.

"Comme la loi a changé la donne, pour nous Eglise, c'est l'occasion de repenser ce que l'on dit dans un mariage hétérosexuel et ce que l'on dit dans un mariage homosexuel", a-t-il expliqué. "Quels sont les projets de vie que l'on bénit? Quelle est la part de Dieu dans cette bénédiction? Il bénit une famille normalement, mais là, est-ce qu'il bénit une alliance? Ce sont des questions fines de ce genre."

Des synodes vont se tenir prochainement dans les autres cantons, et d’autres prises de position devraient apparaître.

Deborah Sohlbank/oang

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