Claude Grimm, secrétaire syndicale du SSP, a dénoncé mardi devant la presse une "régression sociale inacceptable. D'où la volonté "de tenter de stopper une attaque sans précédent contre le congé maternité et les droits des femmes".
Au vu de la majorité de droite au Grand Conseil, une telle réforme a "de fortes probabilités de passer la rampe", a averti la députée POP Sarah Blum.
La mobilisation annoncée le 25 janvier se déroulera dans la cour du Château de Neuchâtel, pendant la pause de midi, château qui est le lieu du pouvoir cantonal.
Une réduction à 16 semaines
Depuis plus de 30 ans, les femmes de la fonction publique neuchâteloise bénéficient d’un congé maternité de quatre mois, soit 17,4 semaines. La durée peut toutefois être réduite jusqu’à 24 jours si la mère se trouve en congé maladie en fin de grossesse pour une raison en lien avec cette dernière.
Pour supprimer l'inégalité de traitement entre mères, les partis de gauche ont déposé un projet de loi demandant que le congé maternité débute le jour de l’accouchement. En commission, tous les groupes ont reconnu le problème, mais le PLR a déposé un amendement proposant de réduire la durée à 16 semaines (3,7 mois).
Ce "mauvais signal", selon Claude Grimm, concernerait les femmes soumises à la loi sur le statut de la fonction publique, à savoir le personnel de l’administration cantonale, des communes et de certaines entités parapubliques, mais aussi les enseignants ainsi que le personnel administratif de l’Université de Neuchâtel.
Une péjoration plutôt qu'une correction
Plutôt que de simplement corriger une injustice touchant une partie des femmes enceintes, la droite a décidé de péjorer les conditions de travail de l’ensemble du personnel féminin, ont déploré les sept intervenants. Selon les organisateurs et organisatrices de la conférence de presse, la proposition "n’est aucunement fondée sur des arguments financiers".
"Les coûts d’un congé maternité débutant le jour de l'accouchement pour toutes les femmes seraient totalement insignifiants pour l'Etat", ont-ils estimé. En Suisse, malgré des congés "nettement moins généreux que dans les pays voisins, la tendance est à l'allongement de ces derniers".
L'idée générale vise à permettre une meilleure conciliation entre la vie professionnelle et la vie privée, ont rappelé les partis de gauche, les syndicats et les mouvements féministes présents. L'amendement du PLR est soutenu par le Conseil d'Etat. Le dernier mot reviendra prochainement au plénum du Grand Conseil.
ats/boi