"Pour l'instant, ça va", rassure d'emblée Crystel Graf, la conseillère d'Etat neuchâteloise en charge de la Formation, de la Digitalisation et des Sports, invitée lundi dans La Matinale. Selon les dernières estimations, il y a actuellement entre 2% et 4% d'absence chez les enseignantes et les enseignants, et entre 8 et 10% chez les élèves.
"Pour le moment, les taux d'absence sont gérables avec le dispositif de remplacement qui a été mis en place", estime la libérale-radicale de 36 ans.
Les élèves de HEP dans le grand bain
Ce dispositif permet de puiser dans plusieurs "réservoirs" de remplaçants, allant jusqu'à des étudiantes et étudiants mis à disposition par la Haute école pédagogique (HEP).
Alors que le pic d'Omicron se profile, le navire va-t-il tanguer? "À partir du moment où on va chercher des étudiants de la HEP, on n'est pas dans une situation ordinaire", souligne Chrystel Graf. Mais l'évolution est délicate à prévoir. "Avec la diminution de la durée des quarantaines et de l'isolement, l'impact exact est difficile à évaluer."
La conseillère d'Etat se dit toutefois résolument optimiste pour un retour à la normale au printemps.
Garder les universités ouvertes
Chrystel Graf rappelle en outre la volonté des ministres romands de la Formation de ne pas fermer les écoles obligatoires, "tout en tenant compte de l'évolution épidémiologique". Quant à un éventuel retour de l'enseignement à distance dans les universités et les hautes écoles, mis en consultation par le Conseil fédéral, elle se dit catégoriquement opposée à cette idée.
"Le canton de Neuchâtel n'est pas favorable au retour des cours à distance", déclare-t-elle. Il en va de la qualité de certains cours, mais aussi de la santé mentale des élèves. "L'isolement des étudiants est quelque chose qu'on souhaite vraiment éviter."
"Pas le temps de réfléchir"
Interrogée sur la "cacophonie" des mesures dans les différents cantons, la Chaux-de-Fonnière explique que la Conférence intercantonale de l'instruction publique (CIIP) s'est réunie durant les vacances "pour arriver à trouver un système le plus uniforme possible, avec bien sûr des spécificités locales qui sont dues à des situations locales particulières".
"Ce poste en pleine pandémie, c'est un challenge intense, c'est certain. Mais lorsque vous avez une dizaine de jours entre l'élection et la prise de fonction, vous n'avez pas le temps de réfléchir", a conclu la ministre, qui est en fonction depuis 8 mois.
Propos recueillis par David Berger
Texte web: jop