Au total, plus de 400 patientes ou patients sont actuellement hospitalisés au sein du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe), contre 330 à 350 en temps normal, indique l'établissement vendredi dans un communiqué. Entre 30 et 50 malades du Covid-19 y sont soignés depuis mi-mars, avec une décrue "extrêmement lente".
Depuis le début de l'année, 778 patients Covid ont été hospitalisés en soins aigus, contre 817 sur l'ensemble de l'année dernière. Des unités dédiées à ces malades sont donc toujours nécessaires, ce qui a un impact sur toute l'activité du RHNe, où il a même fallu rajouter des lits dans les salles à manger.
Les maisons de retraites débordées
De plus, le RHNe a accueilli ces derniers mois davantage de patients âgés dépendants ou vulnérables ne pouvant plus rentrer à domicile. Comme les EMS n'ont actuellement pas la capacité de les héberger pour des courts ou des longs séjours, ils restent en attente à l'hôpital et occupent des des lits dont d'autres patients auraient besoin. On les appelle les "lits C". Une partie d'entre eux vont occuper des lits habituellement destinés à la chirurgie ambulatoire sur le site de La Chaux-de-Fonds.
Interrogée dans Forum vendredi, Claire Charmet, présidente du Collège des directions au sein du Réseau hospitalier neuchâtelois, a relevé que "les lits d'EMS sont saturés dans le réseau et par effet domino nous arrivons à saturation à l'hôpital. Nous créons des équipes supplémentaires, mais nous ne les prenons pas aussi bien en charge que s'ils étaient dans un EMS".
D'autres options sont en train d'être envisagées, avec des partenaires publics et privés, pour gérer cette situation. La gestion du flux des patients nécessite une coordination fine entre tous les acteurs de la santé du canton. Concrètement, il faudrait pouvoir créer des lits d'accueil supplémentaires en court-séjour, indique la Santé publique neuchâteloise. Davantage que les 80 qui existent actuellement. Et, autre nerf de la guerre, il faut également pouvoir trouver du personnel.
Déborah Sohlbank avec ats/jop/lan
Tous les cantons sous pression
Contactés par la RTS, la plupart des réseaux hospitaliers romands se disent sous pression. Genève fait état d'une forte activité en gériatrie, comparable à un mois de février, ce qui est inhabituel. Fribourg a pu éviter le report des chirurgies, mais dit avoir "failli devoir le faire à plusieurs reprises".
Dans le canton de Vaud, l’unité de soins gériatriques aigus du CHUV est presque au complet, mais peu de patients attendent de pouvoir être placés en EMS. Peut-être que le canton récolte là les fruits d'une politique très active dans le maintien des patients à domicile.
Enfin, dans le Jura, la situation est sous contrôle grâce, notamment, à la mise en place depuis quelques années de "lits d'attente en vue d'un placement en résidence". Une soupape bienvenue qui manque peut-être actuellement dans le canton de Neuchâtel.