Si elle était acceptée dans les urnes, cette Cour des comptes devrait assurer le contrôle financier de l'administration cantonale, des communes, des institutions publiques et des organismes privés subventionnés dans lesquels l'Etat exerce une influence prépondérante. Elle serait également responsable de contrôler les comptes cantonaux.
L'organe indépendant serait composé de magistrats, élus par le peuple tous les six ans au système majoritaire. Ses rapports seraient publics. Le secret de fonction, sauf dans des cas spécifiques, ne pourrait pas être invoqué pour ne pas donner une information à la justice. Un tel organe "serait une aide précieuse à l'efficience de la gestion des politiques publiques en mettant en évidence les dysfonctionnements", estime la députée centriste Nathalie Schallenberger.
Interrogé jeudi dans le 19h30, Freddy Rumo, membre du comité d'initiative, ajoute lui que ce serait un "outil de travail qui permettrait d’améliorer la gestion de l’argent public". Et d'ajouter que "si l'Etat reste concentré sur lui-même et n’accepte pas un regard extérieur sur l'utilisation de cet argent, on ne va pas progresser".
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Le Centre, seul contre tous
Le Conseil d'Etat, le Grand Conseil, l'Association des communes neuchâteloises (ACN) et tous les partis s'opposent à l'initiative du Centre et soutiennent le contre-projet, qui renforce la loi sur les subventions et qui rend le Contrôle cantonal des finances (CCFI) plus autonome et indépendant.
Ils considèrent que ce dernier est "la bonne réponse aux questions posées par l'initiative". Il propose une plus grande garantie d'indépendance, un renforcement de l'activité de contrôle, une meilleure transparence et un développement de l'évaluation des politiques publiques.
"La création d'une Cour des comptes toucherait à l'équilibre des trois pouvoirs, sans les revoir, ce qui risque d'entraîner des conflits de compétences", selon le conseiller d'Etat en charge des finances Laurent Kurth. Avec une élection tous les six ans, il y a un risque de politisation des contrôles, juge-t-il.
jop avec ats