Un an après les inondations de Cressier (NE), "on a besoin de retourner chez nous"
"Je vais mieux, beaucoup mieux", déclare Yann Berger lorsqu'on lui demande comment il se sent un an après la catastrophe. L'événement a été un "choc" pour ce Cressiacois sinistré qui est, aujourd'hui encore, relogé avec sa famille.
"On voit le bout du tunnel, le retour chez nous. J'ai beaucoup d'émotions aujourd'hui", ajoute-t-il dans un souffle. Beaucoup d'émotions, d'autant plus que la journée de mercredi est orageuse, rappelant celle de l'année précédente.
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Des travaux longs et des systèmes d'assurance complexes
Les images des inondations avaient fait le tour des médias en 2021, ne s'effaçant ainsi pas facilement de la mémoire de la population. Yann Berger explique être "encore dans le processus de reconstruction de la maison", ce qui ne l'aide pas à tourner la page.
Il compte retourner chez lui en août, les travaux de rénovation arrivant à leur fin. "On a créé comme un bouclier autour de la maison, comme ça, si ce genre d'événement devait se reproduire, on serait protégé. C'était important de pouvoir montrer à nos filles qu'on était en sécurité", souligne-t-il.
Du côté administratif, les différences entre les systèmes de calcul des assurances n'ont pas facilité la tâche des habitants et habitantes de Cressier. "Avec l'ECAP (n.d.l.r. l'établissement cantonal d'assurance et de prévention), si quelqu'un a un chauffage à mazout qui a dix ou quinze ans, il est remboursé à 10'000 ou 15'000 francs alors qu'une pompe à chaleur coûte 30'000 ou 40'000 francs actuellement. La différence, c'est nous qui devons la payer", précise Yann Berger.
A cela s'ajoute le fait de devoir réaménager des maisons aux nouvelles normes qui rendent les rénovations souvent plus coûteuses: "pour nous c'est une double peine", déclare-t-il.
"On a besoin de retourner chez nous"
Alors qu'il s'apprête à retourner chez lui, Yann Berger dit n'avoir aucune appréhension: "On n'est pas chez nous et on a besoin de retourner chez nous".
La catastrophe, c'est aussi la perte des albums photos, des souvenirs et d'autres biens matériels. "Aujourd'hui, je porte encore les chaussures qu'on m'avait données le 23 juin car je n'avais plus une seule paire de souliers. On a besoin de retourner chez nous pour remeubler et recommencer. C'est un besoin pour faire le deuil", conclut-il.
Propos recueillis par Pietro Bugnon
Adaptation web: Andreia Portinha Saraiva