"La direction ne comprend pas cette enquête, car désormais, depuis que la nouvelle équipe est en place, tout est traçable", a fait savoir vendredi à Keystone-ATS, l'avocate de l'association Géraldine Veya, confirmant une information d'Arcinfo. L'instruction porte sur les rémunérations de membres de la direction.
L'avocate a précisé que les mandats des deux membres de la direction sous enquête ont été ratifiés par le comité central et validés par l'assemblée générale. Chacun d'eux aurait reçu 50'000 francs, en raison de la professionnalisation de certaines tâches.
Plusieurs perquisitions
Selon Arcinfo, le Ministère public a décidé d’enquêter de sa propre initiative, sur la base d’informations récoltées dans une affaire de diffamation (classée fin 2021). L’instruction n’étant pas terminée, aucune mise en accusation n’a été signifiée pour le moment.
De son côté, l'association a porté plainte en mai contre la procureure et l'un des policiers chargés de l'enquête, pour violation du secret de fonction, car certains documents auraient été montrés à des témoins. Elle demande leur récusation.
Pour son enquête, la police a mené plusieurs perquisitions, notamment dans les locaux de l’association. Des dossiers et des ordinateurs ont été emportés. Un autre membre de la direction a été auditionné, ainsi que de nombreuses personnes liées à la manifestation. Comme l'ancien président Xavier Grobéty, qui a démissionné en février 2020.
Mainmise de l'ancien trésorier
L'enquête d'Arcinfo pointe du doigt le passé chahuté de l’organisation de la fête, marqué notamment par la mainmise d’un trésorier sur les finances, pendant plusieurs décennies, sans que personne n’ose s’opposer à lui, pas même les présidents successifs. A son décès fin 2018, la direction de la fête avait découvert qu'il avait accordé d'importants prêts.
Après deux annulations en raison de la pandémie, la prochaine Fête des vendanges est prévue du 23 au 25 septembre. La manifestation attire plus de 300'000 personnes par édition. Cette affaire complique l'organisation de la fête, car certains fournisseurs ont pris peur ou demandent à être payés d'avance, mais elle ne menace pas la tenue de l'événement, selon l'association.
ats/jfe