Entre 2017 et 2020, le canton de Neuchâtel a perdu plus de 2500 résidents. Cette "hémorragie démographique" ne date pas d'hier. Elle remonte en effet aux années 2000, époque durant laquelle des milliers de personnes sont parties s’installer dans les cantons voisins.
Toutefois, l'an dernier, la tendance s’est inversée. Pour la première fois depuis 2016, le canton a pu en effet communiquer une croissance de 210 personnes. Tout cela n'aurait pas été possible sans la mise en place d’une stratégie particulière et la création d'un poste unique en son genre, celui de délégué à la domiciliation. Sa mission: promouvoir l'image du canton pour y attirer de nouveaux habitants.
Mais vendre un canton, est-ce vraiment comme vendre une voiture? "Je pense que c’est un peu plus compliqué que de vendre une voiture. Mais, forcément, il y a des parallèles, parce qu’un canton, c’est aussi un produit qu'il faut mettre en avant. Et ce surtout dans le contexte de concurrence croissante dans lequel nous vivons. Donc il faut se positionner de façon très attractive", répond au micro de La Matinale de vendredi Roland Nötzel, qui a pris ses fonctions il y a trois ans.
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Communication primordiale
Selon Roland Nötzel, le canton de Neuchâtel a tout en main pour attirer, sur le long terme, de nouveaux résidents. "C'est une région exceptionnelle, à plein de niveaux, avec une qualité et un cadre de vie extraordinaires. Ce qui distingue Neuchâtel, c’est aussi sa diversité incroyable. On a une offre culturelle, de services, de formations incroyable pour un si petit territoire. Son économie est extrêmement diversifiée."
Mais tout cela, il faut le faire savoir. C'est pourquoi, dans un premier temps, la communication est primordiale, selon Roland Nötzel. "Je pense que, dans le monde actuel, il faut oser le dire de manière objective et sans arrogance. Même si ce n'est pas trop dans la mentalité suisse de se mettre en avant."
L'emploi étant la première cause de domiciliation, la coopération avec les entreprises du canton constitue un autre chapitre de cette nouvelle stratégie du gouvernement. Mais un collaborateur efficace qui s'investit dans son entreprise, c'est d'abord un collaborateur heureux, explique le délégué à la domiciliation.
"Quand on recrute un employé, on ne recrute pas seulement un collaborateur, on recrute un humain avec sa famille. Tout cela doit être pris en compte dès le processus de recrutement. Et c’est là qu’on veut coopérer avec les entreprises. Il faut exposer tous les paramètres de qualité de vie en même temps que le poste", souligne-t-il.
Propos recueillis par Aleksandra Planinic
Adaptation web: Fabien Grenon