La pénurie de médecins généralistes frappe les montagnes neuchâteloises
Johanna a 52 ans et vit à La Chaux-de-Fonds. Peu avant l'été, elle a appris que sa médecin de famille allait prendre sa retraite au mois de septembre. Depuis, elle est à la recherche d'un nouveau médecin mais sans succès.
La tâche est si compliquée qu'elle a préféré donner un nom d'emprunt. Car après 30 appels, c'est toujours la même réponse: "on ne prend pas de nouveau patient."
"C'est un peu lamentable. On fait plein de téléphones, on n'est pas souvent malade et puis on arrive à trouver personne", explique-t-elle.
Laurent Kurth: "on a un risque d'explosion des coûts"
Johanna n'est pas un cas isolé. Le haut du canton de Neuchâtel est particulièrement touché par une pénurie de généralistes, suite au départ de plusieurs médecins. Une situation qui n'est pas sans conséquence.
"Il y a une incompréhension bien compréhensible de la population, car elle paye des primes toujours plus élevées sans pouvoir trouver de médecins. C'est aussi problématique pour le fonctionnement général du système de santé. Lorsqu'on manque de généralistes ou de médecins de famille, on s'adresse plus vite à des spécialistes. On a alors des prestations qui ne sont pas forcément adaptées, un risque d'explosion des coûts et une détérioration générale de la qualité des soins", explique Laurent Kurth, conseiller d'Etat en charge de la santé.
Mieux orienter le cursus
Le canton de Neuchâtel n'est pas le seul dans cette situation. En Suisse romande, seul Genève connaît une densité de médecins par habitant supérieure à la moyenne.
Aide financière pour l'installation de cabinets de groupe, formation, partout des mesures sont prises depuis plusieurs années.
Pour Laurent Kurth, il faut surtout mieux orienter le cursus. "Globalement, on forme assez de médecins en Suisse, mais souvent dans les mauvaises disciplines, car il n'y a pas un pilotage politique suffisamment fort. C'est difficile, la LAmal nous met quand même pas mal de restrictions mais nous sommes en train d'essayer de le mettre en place en Suisse romande", conclut-il.
>> Revoir également dans le 19h30 les explications de la doctoresse Jessica Colombé :
Reportage TV: Elodie Botteron
Adaptation web: ther