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Un ex-entraîneur de foot neuchâtelois condamné à 22 mois avec sursis pour abus sexuels

La Chaux-de-Fonds : l'ex-entraineur de football et avocat condamné à 22 mois de prison avec sursis pour abus sexuel sur mineurs
La Chaux-de-Fonds : l'ex-entraineur de football et avocat condamné à 22 mois de prison avec sursis pour abus sexuel sur mineurs / 19h30 / 2 min. / le 22 décembre 2022
L'ex-entraîneur de football de juniors du FC La Chaux-de-Fonds, aussi avocat à Neuchâtel, a été condamné jeudi à 22 mois de prison avec sursis durant trois ans, notamment pour actes d'ordre sexuel avec des enfants. Le Ministère public avait requis trois ans de prison, dont un ferme.

Le jugement rendu jeudi par Stéphanie Baume, présidente du Tribunal régional du littoral et du Val-de-Travers à Boudry (NE), est assorti d'une interdiction à vie d'exercer des activités avec des mineurs. Il n'a toutefois satisfait pleinement aucune des parties, les victimes souhaitant une peine ferme et la défense un acquittement.

Traitement thérapeutique

La cour a retenu en partie les accusations pesant contre le notable de 47 ans, tout n'étant pas pénalement répréhensible: actes d'ordre sexuel avec personnes mineures et dépendantes, contraintes et voies de fait. Le primo-délinquant, "qui n'a pas pris conscience de la gravité de ses actes", devra suivre un traitement thérapeutique.

Il s'agit d'éviter une récidive, a précisé Stéphanie Baume. La défense a annoncé dans la foulée du verdict sa volonté de recourir devant le Tribunal cantonal, l'un des avocats évoquant à chaud un jugement à la Pyrrhus. Elle entend en particulier pouvoir faire valoir les éléments non pris en compte par le tribunal criminel.

Forte emprise

La condamnation de jeudi intègre notamment une réduction de deux mois pour tenir compte de l'exposition médiatique du notable. Durant le procès, l'avocat et ex-entraîneur, qui a oeuvré à la récente reconstruction du mouvement juniors du FC La Chaux-de-Fonds (FCC), a nié systématiquement les faits reprochés entre 2017 et 2020.

Selon le Ministère public, ce dernier avait "une forte emprise" sur les victimes qui étaient dans une situation de dépendance. Il choisissait des jeunes en situation fragile et vulnérable, avec absence de figure paternelle. Sur cinq adolescents, trois ont porté plainte. Ils avaient entre 13 et 15 ans au moment des premiers faits.

Risque pas mesuré

L'avocat les appâtait avec des cadeaux, des voyages pour voir des matches de football et en leur offrant une place d'apprentissage, un stage ou de faire des petits travaux. Les jeunes étaient "hors d'état de résister aux assauts de leur employeur, qu'ils craignaient et considéraient comme un père", a estimé l'accusation.

"J'ai pris cette mission à coeur comme si j'étais leur père, et pas leur employeur. Je voulais qu'ils réussissent et cela explique mon implication", s'est défendu l'accusé pendant les auditions. Ce dernier a relevé qu'il ne voulait pas remplacer leur père, qu'il avait été naïf et qu'il n'avait pas mesuré le risque qu'il encourait.

Pratiques particulières

Les victimes dormaient dans le même lit ou dans la même chambre que l'accusé, devaient se déshabiller devant lui et se doucher ou se tenir nu. Dans le détail, l'ancien entraîneur juniors du FCC savonnait certaines victimes, les séchait, leur mettait de la crème sur les parties intimes ou leur tenait le sexe.

Le Ministère public, pour qui la responsabilité est complète, estime que le notable n'arrive pas à admettre une attirance pédophilique. La défense a contesté pour sa part de nombreux éléments à l'origine du procès, dont l'expertise psychiatrique qui mentionnait encore une hyperactivité sociale et une vie intime inexistante.

ats/vajo

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Première affaire

Le Ministère public, par la voix de Sarah Weingart, s'est montré plutôt satisfait de la sentence. Lors des trois jours d'un procès qui s'est déroulé la semaine passée, la procureure avait relevé un mobile "odieux", le prévenu n'ayant pensé qu'à assouvir ses désirs et ses pulsions égoïstes, en détruisant la vie de ses victimes.

En 2017, l'avocat-entraîneur avait déjà eu affaire à la justice pour des actes similaires. Le Tribunal cantonal l'avait libéré en deuxième instance des charges retenues contre lui, estimant que le doute devait profiter à l'accusé. Le quadragénaire avait été condamné à huit mois de prison avec sursis en première instance.

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