Le groupe socialiste demande que les autorités analysent la faisabilité d'un droit de vote gratuit sur le territoire communal. Le parti estime qu'en démocratie, voter devrait être gratuit. Or, ce n'est pas le cas dans le canton de Neuchâtel, où il faut affranchir son envoi ou le déposer au bureau communal.
En Suisse, huit cantons offrent l'affranchissement des enveloppes de vote par correspondance, dont un seul romand: Genève. Quelques communes fribourgeoises permettent également la gratuité du vote.
Au niveau national, une initiative parlementaire avait été rejetée par le Conseil fédéral en 2013 pour des raisons de coûts, estimés à un million de francs.
1,5 à 2% de participation supplémentaire
Mais la gratuité a-t-elle véritablement un impact sur le taux de participation? Des chercheurs suisses se sont penchés sur la question dans deux études et répondent par l'affirmative: la participation augmente de 1,5 à 2%, ce qui n'est pas anodin.
Professeur d'économie politique à l'Université de Fribourg, Mark Shelker a mené une de ces études dans le canton de Berne. Selon lui, plutôt que l'économie d'un timbre, c'est la simplification du processus qui motive le citoyen.
"En Suisse, le processus est vraiment très simple, en comparaison avec d'autres pays comme les Etats-Unis par exemple. Mais ces petites barrières peuvent quand même avoir un impact juste parce qu'il faut s'informer, voter, et c'est un effort pour les votants", relève le chercheur samedi dans le 12h30.
A ses yeux, les citoyennes et citoyens savent que l'influence de leur seul vote est petite dans le résultat final. Dans la balance des coûts et des bénéfices de voter, "les petites barrières font une différence".
Pas forcément au bénéfice des partis de gauche
Reste à savoir à qui profiterait ces 2% de votants en plus. Et ce n'est pas forcément à celles et ceux qui militent pour la gratuité du vote.
Selon Mark Schelker, on aurait tendance à dire que le processus de simplification du vote serait plutôt à l'avantage des partis de gauche. Mais "dans notre cas, on a vu que le Parti socialiste et les Verts ont connu une petite diminution dans les sujets qui leur tiennent à coeur".
Déborah Sohlbank/boi