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La consommation de Ritaline à Neuchâtel est deux fois plus haute qu’ailleurs en Suisse

La consommation de ritaline à Neuchâtel est plus haute qu’ailleurs en Suisse
La consommation de ritaline à Neuchâtel est plus haute qu’ailleurs en Suisse / Forum / 2 min. / le 4 avril 2023
Enfants et adolescents reçoivent deux fois plus de médicaments contre le trouble du déficit de l’attention (TDAH) à Neuchâtel qu’ailleurs en Suisse. Ces chiffres, disponibles pour la première fois, restent sans explication du côté des autorités responsables de la santé.

Deux doses pour cent mineurs: c’est la quantité de Ritaline et autres substances comparables qui sont prescrites chaque jour à Neuchâtel. Ce chiffre tombe à moins d’une dose par jour dans le reste du pays.

Selon les données de l’Observatoire suisse de la santé (Obsan) analysées par la RTS, ce phénomène n’est pas nouveau. Neuchâtel occupe la tête de ce classement depuis 2015 au moins.

Des pilules pas anodines

La nouvelle prend au dépourvu le Service de la santé publique. Claude-François Robert, médecin cantonal neuchâtelois, estime avant tout que "cette situation n’est pas inquiétante, dans la mesure où il n’y a pas d’indices de sur-médication, d'indications d'enfants traités inadéquatement".

Plusieurs experts rappellent tout de même que ces traitements sont des psychostimulants qui ne peuvent pas être "distribués comme du paracétamol". Il apparaît aussi que les pressions des parents et des écoles sont fortes pour traiter les cas avec des médicaments.

Isabelle Brun est pédiatre et fondatrice du Centre Inter et Multidisciplinaire pour les enfants et adolescents en souffrance scolaire de Neuchâtel. A ses yeux, les statistiques neuchâteloises sont tout sauf préoccupantes. Elle estime en effet que les TDAH sont plutôt sous-traités dans d’autres cantons.

Héritage du passé

Quoi qu’il en soit, pour Claude-François Robert, ce particularisme cantonal "mérite un suivi et un débat au sein du corps médical". A ce jour, il ne peut pas fournir d’explication définitive.

Un élément historique pourrait avoir pesé: "Deux pédopsychiatres actifs à Neuchâtel étaient très engagés dans la détection des cas. Ils étaient adeptes d’une approche assez médicamenteuse, avec des doses calquées sur les Etats-Unis, plus élevées que ce qui se fait ici. Ils ont formé plusieurs pédiatres à ces pratiques."

Tybalt Félix, Deborah Sohlbank

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