Des familles lui reprochent notamment de profiter de son rôle d'accompagnant spirituel dans un EMS du littoral pour recruter indûment sa clientèle.
Marguerite* se souvient d'avoir été confrontée à cet homme, alors que sa mère terminait ses jours dans l'établissement: "Il venait souvent vers maman, il avait l'attitude d'un pasteur. Il était caressant, je dirais. Trop collant, trop compatissant."
Jusqu'à ce que Marguerite refuse de confier au croque-mort la prise en charge des obsèques de sa maman. "Quand elle est décédée, il m'a croisée, il ne m'a pas du tout saluée et ça m'a terriblement choquée. Il était là uniquement par intérêt, pour qu'on choisisse son entreprise de pompes funèbres", confie-t-elle mercredi dans le 19h30 de la RTS.
Le RHNE inquiet
Selon d'autres témoignages, l'homme en question profiterait de son accès au registre des décès du Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNE) pour proposer en primeur ses services aux familles endeuillées.
Le RHNE prend ces soupçons au sérieux et réfléchit à mieux contrôler l'activité de l'ensemble des pompes funèbres dans la morgue, avertit Jean-Marc Bösiger, répondant des morgues RHNE.
"Nous serons peut-être amenés à durcir notre procédure, voire à limiter l'accès. Nous pourrions faire intervenir une personne du RHNE quand ils auront besoin de venir chercher un corps. Comme cela, nous saurons ce qui est fait à ce moment-là", dit-il.
Une exclusion envisagée
Le cimetière de Neuchâtel envisage lui aussi de resserrer son règlement d'utilisation après avoir remis à l'ordre cet entrepreneur à deux reprises pour manque de professionnalisme. Même les églises réagissent, confrontées à des négligences répétées.
La paroisse catholique de la ville est à deux doigts d'exclure le personnage, qui n'hésite pas à célébrer lui-même des enterrements. C'est d'ailleurs en partie à cause de lui que l'Eglise réformée neuchâteloise s'est décidée récemment à ne plus autoriser les cérémonies laïques dans les temples.
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Pas de commentaire
Contacté par la RTS, l'entrepreneur visé n'a pas souhaité réagir. Au contraire de plusieurs de ses concurrents du bas du canton de Neuchâtel, qui jugent désormais nécessaire de mieux cadrer leur domaine d'activités.
"Certaines pratiques ne conviennent pas à tout le monde et nous estimons qu'il est bien de réglementer ou d'amener une charte", estime Bernard Emery, responsable d'une entreprise de pompes funèbres du littoral.
Si bien que ces mêmes compagnies ont sollicité un rendez-vous avec le Conseil d'Etat d'ici l'été. Elles appellent les autorités à exercer une surveillance. En effet, Neuchâtel reste, avec Fribourg et Berne, l'un des derniers cantons à ne pas réglementer l'activité des pompes funèbres.
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Gabriel de Weck
*nom d'emprunt