Les femmes restent encore très minoritaires dans les appellations de rues et de places
Le mouvement a été initié il y a quelques années dans plusieurs villes romandes, mais les femmes restent encore largement minoritaires dans les appellations de rues et de places.
Neuchâtel est un exemple parlant. Avec Agota Kristof, six femmes seront désormais commémorées dans une ville comprenant plus de 400 rues ou places, soit deux de plus qu'en 2019.
Une lente progression
2019, année de la grève des femmes, a été marqueuse un peu partout d'une volonté de changement. Cette année-là, la RTS avait fait les comptes: seules 7% des rues romandes portaient des noms de femmes.
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La ville qui a le plus progressé en la matière est Genève. Désormais 40 rues sont "féminines", le double par rapport à 2019. C'est le résultat d'une démarche très pro-active qui ne compte pas s'arrêter, puisque 16 nouveaux changements seront proposés cette année.
Lausanne a également progressé, avec désormais neuf rues et places féminisées contre trois en 2019. "Il y a une volonté de construire un projet qui suscite une large adhésion", explique Florence Germond, municipale lausannoise en charge notamment des questions d'égalité, vendredi dans La Matinale de la RTS.
"On ne veut enlever aucune trace de l'histoire lausannoise et comme on a la chance d'avoir plusieurs dizaines de doublons en ville, on a à ce jour un objectif d'au moins une trentaine de rues d'ici à 2026."
De nombreux défis à relever
La lenteur de la démarche, malgré la volonté politique, s'explique par plusieurs facteurs. Il faut d'abord sortir ces femmes de l'ombre. Pour cela, Neuchâtel a mandaté l'Institut d'histoire de l'Université de Neuchâtel. Ce projet devrait permettre de présenter 50 femmes d'ici la fin de l'année.
Lausanne et Genève ont eu la même démarche, commencée plus tôt. Mais il y a ensuite toute une série de questions pratiques. Ce n'est en effet pas anodin de changer l'adresse de dizaines de personnes.
"Il y a, par exemple, des bases de données pour les urgences, donc si les services d'urgences doivent être appelés, il faut que ces bases de données soient bien à jour", indique Florence Germond.
Enfin, toutes les villes tiennent à ce que ces changements s'effectuent avec l'adhésion de la population. C'est d'ailleurs pour cette raison que Neuchâtel ne se donne pas de délais.
Des disparités cantonales
En ce qui concerne les autres villes romandes, la politique n'est pas la même partout. Fribourg a accepté un postulat du législatif demandant davantage de rues portant le nom de femmes, mais uniquement des nouvelles rues. La ruelle Laure Dupraz vient d'ailleurs d'être inaugurée.
La politique est la même à Berne, où des noms de femmes se sont ajoutés par-ci par-là. A Sion en revanche, Sainte Marguerite, patronne des femmes enceintes, reste la seule femme présente dans l'espace public.
Sujet radio: Deborah Sohlbank
Adaptation web: Emilie Délétroz