Le gouvernement "a défendu à tous niveaux les intérêts de Neuchâtel et de l'Arc jurassien", a expliqué Laurent Favre, conseiller d'Etat en charge des transports. Les sous-investissements des infrastructures romandes nécessitent des travaux et le nouvel horaire est un compromis entre exploitation et mise à niveau.
Le canton "ultraminorisé"
Neuchâtel partage les préoccupations des villes, des entreprises et de la population, mais s'est retrouvé ultraminorisé par rapport aux autres cantons et aux CFF. "Nous avons choisi une position exigeante mais solidaire pour la Suisse romande, en évitant une position trop rigide, qui aurait pu provoquer des dégâts collatéraux", a ajouté Laurent Favre.
Le canton avait déjà refusé la première mouture de l'horaire 2024 très péjorant pour Neuchâtel et l'Arc jurassien. Plutôt qu'une opposition frontale pour 2025, le canton a préféré des mesures compensatoires, comme des ICN pour Genève aux heures de pointe et le maintien d'une cadence à la demi-heure pour Lausanne en 2035, à l'issue des travaux. Le doublement de la cadence pour Lausanne et Fribourg depuis Neuchâtel fait partie des améliorations pour 2025.
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"Coup de massue"
A contrario, à part quelques liaisons aux heures de pointe, il n'y aura plus de ligne directe en Bienne et Genève-Aéroport en 2025. Certains parcours demanderont davantage de temps et l'attente en gare de Neuchâtel augmentera pour certaines correspondances.
"Ce nouvel horaire est un coup de massue pour la population, qui va déjà subir une hausse du prix des billets", a déclaré la socialiste Sarah Fuchs-Rota, dans une interpellation urgente soutenue par tous les partis politiques. L'échéance de dix ans des travaux "sera sûrement plus longue et rendra plus difficile le report modal", a-t-elle ajouté.
Les CFF défendent leur nouvel horaire
Face aux critiques, les CFF défendent un horaire 2025, qui "apporte davantage de stabilité et de ponctualité". Il permet, au prix de quelques minutes en plus sur certains parcours, d’effectuer les travaux de développement et d’entretien "indispensables sur l’un des réseaux les plus fréquentés au monde".
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ats/cab
Des horaires qui fâchent en Suisse romande
Les ministres romands des transports ont rencontré le 8 mai à Berne le conseiller fédéral Albert Rösti pour aborder les horaires 2025 qui fâchent plusieurs villes. Ils ont relayé plusieurs demandes.
Parmi leurs revendications figure le voeu que les travaux pour renouveler les voies entre Genève et Lausanne s'accélèrent.
Autre demande des conseillers d'Etat, il n'est pas question de répercuter des charges supplémentaires des chantiers ferroviaires auprès des cantons.
Les nouveaux horaires ferroviaires ont provoqué la colère de sept villes romandes (Yverdon, Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds,Genèv, Bienne, Delémont et Morges), de Genève-Aéroport, ainsi que le réseau des villes de l'Arc jurassien (RVAJ).