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Un médecin scolaire neuchâtelois acquitté, ses gestes ont été mal compris

Les cantons romands signent une convention sur la santé numérique. [Keystone - Christian Beutler]
Le médecin scolaire neuchâtelois accusé d'actes d'ordre sexuel sur quatre élèves a été acquitté / Le Journal horaire / 24 sec. / le 1 juin 2023
Le médecin scolaire accusé d'actes d'ordre sexuel sur quatre élèves d'environ 15 ans a été acquitté jeudi par le tribunal à La Chaux-de-Fonds (NE). Les gestes du praticien ont été jugés "médicalement justifiés".

Selon le tribunal, les plaignants étaient à un âge complexe pour l'appréhension de leur corps et de leur sexualité. "Les rumeurs répandues dans l'école sur le médecin scolaire ont entraîné une mauvaise compréhension" des gestes pratiqués, a déclaré la juge Julie Hirsch, présidente du Tribunal régional des Montagnes et du Val-de-Ruz.

Certaines paroles des plaignants ont été "augmentées", a ajouté la juge. Les trois élèves avaient par exemple déclaré que le médecin, qui exerçait au cercle scolaire du Val-de-Ruz, avait "malaxé" leur poitrine avant de dire qu'il avait palpé leurs seins.

Des témoignages jugés "contradictoires"

Le tribunal a estimé de façon générale que les versions des plaignants, trois filles et un garçon, étaient contradictoires.

La juge a aussi relevé que les victimes avaient d'abord expliqué que le praticien avait eu une érection de son sexe en se collant contre leurs fesses lors de l'auscultation de la colonne vertébrale, puis devant le tribunal, elles n'ont pas confirmé qu'il s'agissait du pénis, mais de quelque chose de dur.

Selon le tribunal, le jeune homme qui reprochait au pédiatre d'être entré dans son caleçon, est revenu sur ses déclarations à l'audience. A la suite d'une blessure à la hanche, qui l'empêchait de faire la gym, le plaignant était venu consulter le médecin. Le praticien avait déclaré avoir palpé l'endroit douloureux, vers l'aine, pour vérifier qu'il n'y avait pas de fracture osseuse de l'os iliaque.

Lors de l'audience, l'avocat d'une des plaignantes avait déclaré que les adolescentes, qui n'étaient pas amies et pas dans la même classe, n'avaient pas de raisons de se concerter. Les victimes "ont décrit les faits de manière spontanée, claire, cohérente et précise", avait ajouté l'avocat qui avait précisé "qu'il n'y avait pas eu d'invention" de la part de celles-ci.

Durant le procès, la cheffe du service de pédiatrie du Réseau hospitalier neuchâtelois, Laurence Racine, a déclaré qu'elle n'avait jamais eu de doutes sur la pratique médicale de son collègue. Un confrère, également médecin scolaire dans un centre, avait expliqué que la médecine scolaire est vue de manière intrusive par les élèves et que l'examen d'adolescents, en dehors du cadre de confiance d'un cabinet, est compliqué pour les deux parties.

L'accusé indemnisé

La procureure Sylvie Favre, absente au procès, avait édicté une ordonnance pénale condamnant le médecin à 180 jours-amende à 150 francs, soit 27'000 francs, assortis d’un sursis de deux ans. Une indemnité pour tort moral de 500 francs avait été réclamée par une victime.

La juge a accordé à l'accusé près de 18'000 francs pour les frais de justice et près de 6800 francs pour des dommages économiques. Un appel peut être déposé dans les 20 jours.

Les faits incriminés ont eu lieu en novembre 2021. Le pédiatre n'exerce plus depuis dans le Centre scolaire du Val-de-Ruz. Le médecin cantonal avait laissé le praticien exercer à son cabinet et à l'hôpital, en attente du jugement.

ats/doe

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