Val-de-Travers met en place un plan de mobilité douce pour sécuriser les trajets des écoliers
De plus en plus de communes romandes mettent en place des "Plans de mobilité scolaire", accompagnées par l'Association transports et environnement (ATE). Plus de 50 plans ont déjà vu le jour, à l'image de Val-de-Travers, une première dans le canton de Neuchâtel.
L'objectif de ces plans est de changer les habitudes des enfants et de leurs parents en réduisant le nombre de "parents taxis", à savoir ces parents qui déposent un à un leur enfant devant le collège, générant un trafic important et occasionnant une source de danger potentiel pour les écoliers. Il s'agit au contraire de favoriser la mobilité douce.
"De manière générale, si 60% des élèves vont à l'école à pied, 20% y vont en voiture. Il y a encore un effort à réaliser", précise Christophe Calame, conseiller communal à Val-de-Travers en charge de la Jeunesse et de l'Enseignement, vendredi dans La Matinale.
Sensibiliser avec des mesures simples
En Suisse, plus de 700'000 élèves empruntent chaque jour le chemin de l'école. Et la sécurité est un enjeu majeur, au coeur du plan de mobilité scolaire. Ce plan est une démarche participative réalisée en cinq étapes, du sondage à l'accompagnement des communes dans la mise en place des mesures recommandées par l'ATE.
Alice Gentile, chargée de projets pour les plans de mobilité scolaire à l'ATE, confirme que "l'idée est de sécuriser le chemin de l'école et de sensibiliser les enfants avec des éléments ludiques". A ses yeux, les mesures proposées ne doivent pas forcément être une révolution urbanistique qui grèverait les budgets: "On essaie de faire des mesures à court terme, des mesures légères qui réduisent le risque. Et ensuite on propose aussi des mesures plus conséquentes."
Et remettre la mobilité douce au milieu du village est également bénéfique pour la santé, puisque c'est un moyen de lutter contre la sédentarité et donc les maladies cardiovasculaires.
Interdire les voitures près des écoles?
Mais ne faudrait-il pas complètement interdire les voitures aux abords des écoles? Pas forcément, répond Christophe Calame, qui avance une autre solution: "Certaines communes ont défini un nouveau concept de rue scolaire, interdite à la circulation durant les heures d'école. Cela permet de ne pas avoir une fermeture drastique ou une mise en circulation interdite permanente qui n'aurait pas de sens le week-end, le soir ou durant les vacances scolaires, mais qui permettrait de garantir qu'il n'y ait pas de véhicules en présence des élèves."
Pour le conseiller communal de Val-de-Travers, c'est une piste qui pourrait être retenue, une piste qui est suggérée par l'ATE après avoir été déjà mise en oeuvre dans d'autres communes qui ont réalisé des plans de mobilité scolaire.
Deborah Sohlbank/boi