Avant l'hiver, les couvreurs de La Chaux-de-Fonds entament une course contre-la-montre
Après le choc, dans les Montagnes neuchâteloises, l'heure est aux réparations, explique mercredi dans Forum Vincent Soguel, ferblantier couvreur à La Chaux-de-Fonds. "Là ça va mieux, mais je vous promets que ces jours, on a eu beaucoup de larmes, c'est beaucoup d'émotion", lâche Vincent Soguel.
Mais il faudra du temps aux Chaux-de-Fonniers pour panser leurs plaies. Les travaux sont titanesques. Parfois, pour mettre à l'abri les habitants d'un immeuble simplement sous une bâche, l'intervention de six ouvriers est nécessaire sur l'ensemble d'une journée.
Selon Vincent Soguel, cette première phase de travaux, "simplement pour assurer, enlever les débris", prendra au minimum un mois. "Par la suite, il faudra revenir pour tout consolider". C'est ainsi que 90% des sinistrés devront passer l'hiver, "parce que l'on ne peut pas reconstruire les toitures d'une ville en trois mois," explique le couvreur. Son entreprise s'est engagée dans l'intervention d'une septantaine d'immeubles, affirme l'entrepreneur.
90% des sinistrés devront passer l'hiver sous bâche, parce que l'on ne peut pas reconstruire les toitures d'une ville en trois mois
Partout dans la ville, on pare au plus pressé. Jeudi dans La Matinale, un ouvrier d'un chantier décrit une partie des travaux de sécurisation: "J'essaie de descendre une cheminée avant qu'elle ne tombe toute seule, elle risque d'écraser des voitures et si des passants sont dessous, c'est la mort assurée". Finalement, sanglée à une grue, la cheminée ne tient pas, elle est donc détruite à la masse avant de descendre les quatre étages.
L'appel à l'aide aux autres régions
Depuis lundi, les entreprises locales s'activent sans relâche. Ne sachant comment répondre à l'ensemble de la demande, Vincent Soguel a lancé un appel à l'aide aux bénévoles et aux entreprises romandes: "On a reçu des centaines d'appels, à tel point qu'on ne peut pas prendre tout le monde, on n'a pas assez de matériel, de véhicules. On les a donc redirigés sur la hotline de La Chaux-de-Fonds", explique-t-il. Des entreprises de la région de Morat et du Val-de-Travers ont répondu présentes, mais aussi un alpiniste de Martigny.
"Je tiens vraiment à remercier tous ces gens, qui viennent bénévolement pour la plupart", ajoute Vincent Soguel avant de préciser: "Toutes les personnes qui sont chez nous sont des employés d'entreprise avec leur patron, ce qui règle tous les problèmes administratifs et légaux. Il y a une ou deux personnes qui sont des alpinistes, qui font de la varappe ou de la grimpe et qui ont l'habitude de ça, et ils ne veulent pas un centime, ils viennent juste la main sur le coeur."
Cellule de soutien
Par ailleurs, le canton de Neuchâtel a mis sur pied une cellule de soutien psychologique à La Chaux-de-Fonds. Elle vise à accueillir les personnes sous le choc après la tempête de lundi et la destruction violente qui l'accompagnait. Une consultation après ce type d'événement peut être salvatrice, a indiqué dans La Matinale Annick Wolhauser, coordinatrice de la cellule de soutien psychologique.
>> Son interview dans La Matinale:
Adaptation web: Miroslav Mares
Le bois du Petit-Château a lourdement souffert
Le parc de Muzoo, que les Chaux-de-Fonniers continuent d'appeler le bois du Petit-Château, a été durement touché par la tempête qui a frappé la Métropole horlogère lundi. Des dizaines d’arbres centenaires y ont été mis à terre. L'endroit, qui comprend le Vivarium de longue date, intègre, depuis la fin de l'an dernier, dans un bâtiment adjacent, le Musée d'histoire naturelle.
L'ensemble est fermé jusqu'à nouvel avis. Dès la fin de l'après-midi, dans un communiqué signé de son directeur Xavier Huther, l'institution évoquait être "lourdement touchée". De nombreux arbres ont été brisés ou déracinés. Quelques enclos sont également endommagés. "Aucun animal ne s'est échappé, aucun n'a été blessé", précise Xavier Huther dans un article paru jeudi dans Arcinfo. Les bâtiments du musée et du vivarium, eux, ont été épargnés par la tempête, s'étonne le directeur.
Le RHNe tire un bilan positif de son action après la tempête
Le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) tire un bilan positif de son protocole d'afflux massif aux urgences après la tempête survenue lundi dans les Montagnes. Au total, 42 personnes ont été prises en charge en lien avec les événements.
"Grâce à une réorganisation rapide au niveau du département des urgences, le RHNe a su gérer de façon efficace, sans attente, l'arrivée simultanée de nombreuses victimes et ce, malgré une activité déjà soutenue dans le département, en dehors de ce phénomène", a indiqué jeudi l'institution cantonale.
Lundi après-midi, les unités des urgences des deux sites aigus ont été mises à contribution: 25 blessés ont été accueillis aux urgences de La Chaux-de-Fonds et 17 à celles de Pourtalès, à Neuchâtel. Mercredi, seulscinq des patients étaient encore hospitalisés aux deux endroits, précise le communiqué.