L'activité dans la Métropole horlogère, qui peut mobiliser quotidiennement jusqu'à 500 personnes, n'a connu qu'un répit relatif ce week-end. Samedi après-midi, on voyait encore des autogrues déployer leur nacelle pour sécuriser des toits, par exemple, rues Numa-Droz ou Fritz-Courvoisier, illustres personnalités de la cité.
Des travaux qui occasionnent à chaque fois des fermetures de rues temporaires à la circulation et aux passants. D'ailleurs, la population est toujours incitée à réduire au minimum ses déplacements, histoire d'éviter de prendre des objets instables sur la tête. Pas toujours facile à faire comprendre, selon les autorités.
La sécurisation comprend la stabilisation d'éléments comme des cheminées ou des ventilations. Pour ce faire, le Service d'incendie et de secours des Montagnes neuchâteloises (SISMN) peut compter sur l'appui de corps d'autres cantons et communes. Genève, Vaud, Neuchâtel, Fribourg et Bienne ont rapidement offert leurs services.
Arbres à replanter
La question de la sécurité privera d'ailleurs, pour rappel, la ville de 37'000 habitants de deux manifestations majeures ces prochains jours, annulées toutes deux dès mercredi: le festival des arts de la rue de la Plage des Six Pompes, qui attire régulièrement entre 80'000 et 100'000 personnes, et la fête du 1er Août.
>> Relire : Yverdon reprend des spectacles prévus au festival de la Plage des Six Pompes
Des communes neuchâteloises ont invité les Chaux-de-Fonniers à se joindre aux événements qu'elles organisent pour la Fête nationale lundi ou mardi. Au-delà, la semaine à venir continuera donc à être consacrée à la normalisation de la situation, avec notamment la poursuite de l'évaluation des dégâts par les assureurs (lire aussi encadré).
L'élan de solidarité, constaté dès les premières heures dans les Montagnes neuchâteloises, demeure un fait marquant. Samedi, les médias locaux ont révélé la création d'une association visant à replanter des arbres dans les parcs, jardins publics et places de jeux de La Chaux-de-Fonds.
Soutiens sollicités
Au vu de la quantité d'arbres à remplacer, dont de nombreux centenaires, et du coût de l'opération, la Ville n'aura pas trop de l'aide d'une initiative émanant de trois citoyens, dont l'ancienne conservatrice du Musée d'histoire local Sylviane Musy. Le but consiste à récolter des fonds et non d'aller aider à replanter.
Dans un souci de transparence, une convention fixera les modalités de l'aide financière de l'association aux autorités. Les prix des essences se montent au minimum à 250 francs pour celles qu'on trouve généralement dans les Montagnes neuchâteloises. La somme pourrait aller jusqu'à 800 ou 1000 francs pour un arbre plus mature.
D'autres initiatives ont fleuri ces dernières heures. Les organisateurs de la Plage des Six Pompes ont lancé un appel aux dons, histoire de pérenniser leur manifestation trentenaire qui affiche un budget annuel supérieur à 800'000 francs. Un soutien en faveur du zoo du Petit-Château est également demandé.
ats/vajo
Estimation initiale des dégâts "assez juste"
L'estimation initiale de 70 à 90 millions de francs des dégâts causés aux bâtiments par la violente tempête du 24 juillet à La Chaux-de-Fonds (NE) "semble assez juste", estime lundi son président Jean-Daniel Jeanneret. Une cartographie complète de la zone a été effectuée.
Les images sont en cours d'analyse, précise Jean-Daniel Jeanneret dans un entretien diffusé par 24 heures et la Tribune de Genève. "Nous devrions avoir une vision très claire d'ici à quelques jours".
Il rappelle cependant que le coût global de la tempête va être "beaucoup plus important" que l'estimation de l'Etablissement cantonal d'assurances et de prévention (ECAP). Des dizaines de millions de francs doivent être assumés par les assureurs privés pour les dommages aux véhicules et l'assurance ménage pour les dégâts à l'intérieur des habitations est aussi concernée.
Patrimoine préservé
Outre le bâti, plus de 1000 hectares de forêts ont été impactés par les vents dépassant les 200 km/h. "La quantité de bois à récupérer constitue l'équivalent de la production de tout le canton de Neuchâtel pour une année", explique le maire.
Le nettoyage et la sécurisation se sont pour l'instant surtout concentrés sur les bâtiments, poursuit-il. "L'assainissement des forêts viendra ensuite". Jean-Daniel Jeanneret dit espérer que la ville pourra fonctionner à peu près normalement d'ici à la fin de la semaine.
Il remarque que le patrimoine de La Chaux-de-Fonds, une ville inscrite à l'UNESCO, a été "bien préservé". Les collections des musées n'ont pas été touchées, tout comme les maisons de l'architecte chaux-de-fonnier Le Corbusier. "Même le temple des Eplatures, qui a perdu son clocher et subi d'importants dégâts, n'est pas en péril".
Des militaires en soutien aux travaux
Des militaires seront déployés à partir de mercredi à La Chaux-de-Fonds pour renforcer les travaux de sécurisation après le passage de la tempête il y a une semaine. L'armée a ainsi répondu favorablement à une demande du Conseil d'Etat neuchâtelois.
L'armée va engager des moyens d'aide en cas de catastrophe, du génie et des spécialistes de montagne. Les militaires seront engagés dans la Métropole horlogère jusqu'au 11 août environ. Les travaux seront réalisés en collaboration avec les autorités civiles mobilisées sur le terrain, a indiqué lundi le canton de Neuchâtel.
La troupe va notamment accélérer et renforcer les opérations de sécurisation à proximité des établissements scolaires pour garantir la sécurité des élèves en prévision de la rentrée du 14 août. C'est le Conseil d'Etat, en coordination avec les autorités de La Chaux-de-Fonds, qui avait sollicité l'aide de l'armée.