A La Chaux-de-Fonds, un patrimoine arboricole qui s'est envolé
A La Chaux-de-Fonds, la tempête de la semaine dernière a gravement endommagé le patrimoine arboricole. Alors que la ville tente de préserver ce qui peut l'être, des citoyens se demandent qui paiera la facture de leurs travaux de jardinage et d'autres tentent déjà de se projeter dans l'après.
Voir les arbres de la piscine de La Chaux-de-Fonds brisés commes des crayons est un crève-cœur pour Yves Tissot. Quand cet habitant de la ville des Montagnes neuchâteloises n'était encore qu'un enfant, dans les années 1960, ils étaient déjà là.
"Quand ils étaient là, on ne le savait pas mais on vivait avec eux. Et c'est de les avoir perdus qui nous fait sentir à quel point ils nous manquent", confie-t-il dans le 19h30.
Une équipe de la ville viendra préserver ce qui peut l’être et emporter le reste. Mais ce parc ne sera plus jamais comme avant. "C'est un choc qu'on encaisse, qu'on essaie de digérer maintenant", juge de son côté Sylviane Musy, soulignant que c'est au moment où tous ces espaces seront libérés, devenant alors des espaces vides, qu'on réalisera la véritable ampleur des dégâts.
Symphonie de tronçonneuses
La situation de la piscine n'est pas unique. Impossible de marcher cinq minutes dans la Cité horlogère sans entendre le bruit d'une tronçonneuse. Dans le parc emblématique des Crêtets, des séquoias centenaires ont été déracinés. Même décor du côté du bois du Petit-Château.
"Aujourd'hui, je préfère parler d’élagage plutôt que d’abattage. Il faut vraiment tout mettre en œuvre pour essayer de sauver tous les arbres qui peuvent l'être. C’est notre priorité absolue", affirme de son côté Bekir Omerovic, voyer-chef de la commune.
Encore des inconnues
Dans les jardins privés, les propriétaires sont autorisés à tronçonner des arbres au sol mais ils ne peuvent pas en abattre sans autorisation. Pour Michel Huguenin, qui possède une petite parcelle où pas moins de sept arbres sont tombés, des questions demeurent.
"Il restera les souches à enlever. On devra prendre une entreprise pour les enlever mais on se demande qui va payer quoi", explique-t-il, se demandant si une assurance pourra prendre en charge ces coûts.
Parallèlement aux travaux de sécurisation et d'aménagement, Yves Tissot, Sylviane Musy et un troisième habitant de La Chaux-de-Fonds ont souhaité penser à l'après en fondant une association pour récolter des dons destinés à replanter des arbres.
Quant aux milliers de m3 de bois cassé, la grande majorité ne pourra pas être valorisée en menuiserie, et sera donc utilisé comme combustible de chauffage.
Reportage TV: Thomas Epitaux-Fallot
Adaptation web: ther/fgn
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