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Le report de l'élection complémentaire au Conseil d'Etat neuchâtelois demandé

À Neuchâtel, le Grand Conseil veut reporter l’élection complémentaire fixée au 26 novembre suite au départ de Laurent Kurth
À Neuchâtel, le Grand Conseil veut reporter l’élection complémentaire fixée au 26 novembre suite au départ de Laurent Kurth / 12h45 / 2 min. / le 6 septembre 2023
Les députés neuchâtelois ont accepté mercredi une recommandation demandant de reporter l'élection complémentaire pour la succession du conseiller d'Etat Laurent Kurth, prévue le 26 novembre, à début 2024, en raison de la proximité des élections fédérales. Le Conseil d'Etat y est opposé.

La recommandation, qui émanait des groupes VertPOP et Vert'libéral-Le Centre, a été acceptée par 52 oui, 39 non et 8 abstentions. L'UDC et le PLR s'y sont opposés.

Selon la Verte Diane Skartsounis, le choix de la date retenue est problématique en raison de la proximité des élections fédérales du 22 octobre notamment. "C'est une élection précipitée et verrouillée", a-t-elle expliqué. Etant donné que le dépôt des listes pour l'élection complémentaire au Conseil d'Etat est le 2 octobre, les prétendants aux fédérales seront indisponibles, a-t-elle ajouté.

Autre calendrier possible?

Pour la Vert'libérale Mireille Tissot-Daguette, "le peuple doit avoir un vrai choix et éviter un chevauchement de dates". Pour le socialiste Jonathan Gretillat, "il faut éviter deux campagnes simultanées". Selon lui, un autre calendrier serait possible avec une élection à mi-janvier et un 2e tour début février.

"Voulez-vous vraiment faire campagne pendant les fêtes de fin d'année?", a répondu le président du Conseil d'Etat Alain Ribaux. Selon lui, il est important de ne pas laisser de vacance avant l'entrée en fonction d'un nouveau membre. "Il ne faut pas banaliser une carence dans une telle fonction".

"Le choix de la date de scrutin est complexe", a expliqué Alain Ribaux. Il faut tenir compte d'un éventuel second tour, d'un délai de recours et du calendrier des élections et votations à venir, dont les communales prévues le 21 avril et 12 mai. Pour ces élections-là, le dépôt des listes est déjà prévu le 26 février.

"Manigance politique"

Alain Ribaux a rappelé que "le choix de la date de démission est libre et appartient au conseiller d'Etat. Et d'autant plus, si l'on veut renforcer l'attractivité de cette fonction".

Pour l'UDC Quentin Geiser, la recommandation est "une manigance politique". Selon lui, un report créerait de l'instabilité.

Le PLR Fabio Bongiovanni a expliqué que les autres cantons prévoient aussi une élection rapide, en cas de démission en cours de législature. "Il y a très peu d'autre choix et rien ne s'oppose à ce que les candidats aux fédérales marquent leur intérêt pour la fonction exécutive durant la campagne".

Décision d'ici à la fin de la semaine prochaine

Le gouvernement décidera d'ici à la fin de la semaine prochaine du sort de la recommandation. L'UDC et le PLR ne présenteront pas de candidats à la succession de Laurent Kurth.

Les Vert-e-s n'ont pas encore donné leur intention. Si la date est maintenue, l'élection pourrait être tacite. Le socialiste Frédéric Mairy, déjà en lice en 2021 pour l'élection au Conseil d'Etat, a renouvelé son intérêt.

La sénatrice verte Céline Vara a déclaré se concentrer sur les fédérales. Toutefois, si l'élection est reportée, il n'est pas exclu que des personnes, candidates aux fédérales, entrent dans la course. Le PS doit désigner samedi son candidat pour l'élection complémentaire lors de son congrès.

A la question de la vert'libérale Caroline Plachta sur le coût d'une élection complémentaire, Alain Ribaux a expliqué que cela dépend si elle est tacite, s'il y a un tour (26 novembre) ou un 2e tour (17 décembre). Le premier tour coûterait au canton 190'000 francs et le 2e tour 230'000 francs en raison de l'envoi en courrier A. Le conseiller d'Etat a rappelé qu'il y a déjà plusieurs votations communales prévues le 26 novembre.

ats/jfe

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