Durant les trois ans d'études préliminaires, 14 variantes ont été étudiées et trois ont été approfondies, a déclaré jeudi Laurent Favre, chef du Département neuchâtelois du développement territorial et de l'environnement. La variante retenue coûtera 1,38 milliard de francs et prévoit une traversée partiellement en surface du Val-de-Ruz.
"Les trois variantes étaient techniquement réalisables, mais celle retenue est la plus économique, avec une différence de 140 à 210 millions de francs par rapport aux deux autres, et est conforme aux normes environnementales et sécuritaires", a expliqué Christophe Beuret, chef de la section grands projets de l'Office fédéral des transports (OFT).
"Il y aura des parcelles à acquérir"
Si la nouvelle liaison va mesurer plus de 16 kilomètres, les nouvelles infrastructures ferroviaires seront d'environ 14 kilomètres, dont 90% dans des tunnels. Le tracé choisi prévoit la création d’une gare intermédiaire à Cernier, avec un tronçon à double voie de 732 mètres. Le coût de construction de cette gare, soit 45 millions de francs, sera à charge du canton, contrairement au reste qui sera financé par la Confédération.
Avec un tronçon en surface, "il y a aura un impact sur les terres agricoles au Val-de-Ruz. Cette question est soignée et la commune de Val-de-Ruz y est associée", a ajouté Laurent Favre.
"Il y aura des parcelles à acquérir et on espère idéalement trouver un accord avec les propriétaires fonciers", a précisé le conseiller d'Etat. Le directeur régional des CFF en Suisse romande, David Fattebert, a ajouté qu'il est toutefois "beaucoup trop tôt" pour parler d'expropriation.
Une vitesse pouvant atteindre 130 km/h
A Neuchâtel, le portail d’entrée du tunnel est prévu à proximité du pont du Mail, dans le quartier des Portes-Rouges. A La Chaux-de-Fonds, le portail est prévu au nord-ouest du tunnel ferroviaire existant, le raccordement à la ligne ferroviaire actuelle se faisant au sud du pont de Malakoff.
"Le projet de ligne directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds constitue un travail de pionnier car il doit assurer la combinaison de fortes pentes (jusqu'à 50 pour mille) avec une vitesse d'exploitation élevée (jusqu'à 130 km/h)", a expliqué David Fattebert.
"Les tests réalisés durant l'étude préliminaire ont montré que les aspects sécuritaires et que la robustesse du matériel étaient garantis", a-t-il ajouté. Plusieurs mesures d'avant-projet ont été lancées de manière anticipée pour connaître la géologie le long du tracé et pour par exemple étudier les flux d'air dans les tunnels, vu la différence d'altitude.
Prudence sur le calendrier
La phase d’avant-projet va démarrer cet automne et durer deux ans. Le projet de construction sera ensuite mis à l'enquête publique. "Il n'est pas possible de déterminer le début des travaux car cela dépendra des éventuels recours. Quand on commence la réalisation, il faut compter sur une durée de sept à dix ans", a ajouté David Fattebert.
Le directeur régional des CFF reste prudent sur le calendrier. Il a annoncé une mise en service de la ligne entre 2035 et 2040. La nouvelle liaison permettra de relier Neuchâtel à La Chaux-de-Fonds en 15 minutes avec une cadence au quart d'heure. Le nombre de voyageurs devrait passer de 6000 à 12'000 par jour.
ats/ami/ther