Frédéric Mairy largement favori pour remplacer Laurent Kurth au Conseil d'Etat neuchâtelois
Après la démission de Laurent Kurth fin août, une élection tacite de Frédéric Mairy, 50 ans, aurait pu se dessiner dans le canton de Neuchâtel, car aucun grand parti n'a voulu contester ce siège socialiste au Conseil d'Etat.
Mais deux candidats indépendants en ont décidé autrement et un scrutin a été organisé ce dimanche, avec un éventuel second tour le 17 décembre. Il s'agit de Jean-Luc Pieren, 68 ans,membre du Parti fédéraliste européen, et de Thomas Wroblevski, 36 ans, militant du vote blanc.
Mais sauf énorme surprise, l’élection de Frédéric Mairy à l’exécutif est acquise, car le socialiste présente un profil proche de celui de Laurent Kurth et il est le seul représentant d’un parti établi.
Le gouvernement neuchâtelois est actuellement composé de trois libéraux-radicaux, Crystel Graf, Alain Ribaux et Laurent Favre, ainsi que deux socialistes, Florence Nater et Laurent Kurth. Ce dernier quittera le Conseil d'Etat fin février 2024 et son remplaçant siégera au moins jusqu'à la fin de la législature en 2025.
Frédéric Mairy, après l'échec de 2021
Frédéric Mairy s'est déclaré intéressé par la fonction de conseiller d'Etat à plusieurs reprises et s'est déjà porté candidat à ce poste. Lors des dernières élections cantonales en avril 2021, il avait terminé sixième du premier tour sur 21 candidats, mais avait renoncé au second tour pour soutenir la candidature du Vert Roby Tschopp, sans succès toutefois.
Actuel conseiller communal à Val-de-Travers et président de l’association des communes neuchâteloises depuis 2016, celui qui est engagé au PS depuis près de 20 ans a cette fois été choisi à l'unanimité par son parti pour cette complémentaire. Père de trois enfants, Frédéric Mairy a été journaliste à L’Express, l'ancêtre d'Arcinfo, et chargé de communication. Il a également fait de la mise en scène et a été directeur adjoint du théâtre du Passage à Neuchâtel.
Deux opposants habitués des élections
Pour sa part, Thomas Wroblevski n'en est pas à son coup d'essai électoral. Il s’était porté candidat au Conseil d’Etat lors de l’élection complémentaire en 2014. Il s’est par la suite présenté à d’autres scrutins, toujours sans succès. Auparavant, il avait tenté en vain de lancer une initiative en lien avec sa cause, le vote blanc.
Avec sa démarche, ce candidat espère faire reconnaître le vote blanc en réformant la loi cantonale sur les droits politiques. Le vote blanc est en effet considéré comme nul et n’est pas pris en compte dans les résultats des élections et votations. Du coup, en cas d’élection, Thomas Wroblevski s’engage à démissionner immédiatement pour provoquer une nouvelle élection.
Jean-Luc Pieren se présente lui sous la bannière du Parti fédéraliste européen, une formation qui vise à transformer l’Europe par le fédéralisme et qui revendique des adhérents dans une douzaine d'Etats du continent. Ses membres se veulent partisans d'un "militantisme dynamique" sans être des "défenseurs inconditionnels" des institutions et des politiques européennes actuelles.
Ancien député cantonal au sein de l'UDC et ancien conseiller général de la commune de Val-de-Ruz, le candidat du PFE s'est présenté à plusieurs élections, notamment pour le Conseil communal de La Chaux-de-Fonds en 2020 ou lors des dernières élections fédérales. Il entend promouvoir le modèle suisse au niveau européen.
boi